Milan Kundera

Qui cherche l’infini n’a qu’à fermer les yeux
[ Milan Kundera ]

Livre d’or pour la paix

Bonjour,
 
à l’initiative de Gervais de Collins NOUMSI BOUOPDA, qui a fait un travail considérable, j’ai l’immense plaisir de publier une suite de poèmes "Poèmes sous l’étreinte" dans le recueil "Livre d’or pour la paix".
Je crois que ce monde-ci a vraiment besoin de plus de beauté.
 
On y retrouve aussi des textes, entre autres, de:
Paul Badin
Denis Emorine
Daniel Aranjo
Nora Atalla
Diane Descôteaux
Laurent Fels
Gervais de Collins NOUMSI BOUOPDA
 
Voici le lien qui mène à l’éditeur:
 
Merci Noumsi et bonne lecture à tous.
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Melissa Patiño Hinostroza

La poète Melissa Patiño Hinostroza (20 ans) a été arrêtée et accusée de «terrorisme» au Pérou.

Son « péché » : avoir participé en tant que promoteur culturel à une rencontre politique de Coordinatrice Continentale Bolivarienne, qui a eu lieu à Quito, Équateur. Elle appartient au groupe culturel « Cercle du Sud », dont la tâche est d’organiser des récitals de poésie à Lima. Melissa prend part aussi à la production d’une émission de radio. Elle étudie à l’Université.

Son « péché » : être poète, aimer la vie, aimer autrui, aimer un monde juste.

Melissa fut arrêtée par la police péruvienne, lors de son retour au Pérou. La télévision l’a montré ainsi qu’une « terroriste » qui « voulait saboter les sommets de chefs d’État que prépare le Pérou ». Le Président du Pérou, Alan García, ne fait rien d’autre qu’être à genoux face à George W. Bush et sa politique perverse du
« terrorisme préventif ».

Melissa est poète, innocente de toute innocence.
Elle n’a pas même fait acte de militantisme.
Elle écrit.

Amis, la vie de Melissa est en sérieux danger ! Il faut agir sur-le-champ.

Le P.E.N. Club du Pérou, toutes les personnes concernées par les droits de l’homme et ce, d’où qu’ils soient, de même que la famille Patiño, essayent d’aider notre poète. Mais elle a besoin de nous ! L’aide internationale est indispensable.

Je vous prie de bien vouloir signer cette lettre aussi vite que possible.

Pour adhérer à la liberté de Melissa Patiño, emprisonnée par le Régime du Pérou, vous devez faire parvenir un mail à Cristina Castello : castello.cristina@gmail.com en complétant les données suivantes : 

Nom:
Activité:
Ville:
Pays:

Merci, pour que cessent ces inepties. 

Juan Gelman

«La poésie n’est, en fin de compte, que parole calcinéé »
 
 

Le mot
Il habite dans l’ombre le mot qui te nommerait.
Quand il te nommera tu seras ombre. Tu crépiteras dans la bouche qui t’a perdue pour t’avoir.

Juan Gelman

La tragédie domine la vie de Juan Gelman. Elle se lit dans ses poèmes – «Par là va la douleur de la conscience/ couchée toute seule au soleil» (Salaires de l’impie, éditions Phi Graphiti). Elle se lit, aussi, sur son visage, ce regard las, ce sourire de dents jaunes, cette voix qui s’éraille au-dessus d’un cendrier plein. Ses victoires, toutes, ont été amères.

Il vit à Mexico et passait par Paris, récemment, hébergé non loin de la porte Saint-Martin, chez un compatriote, musicien de tango, compagnon d’exil. Il voulait, encore une fois, raconter son histoire, qui pourtant relève de l’indicible.

Le 24 août 1976, le fils de Juan Gelman, Marcelo Ariel, et la femme de celui-ci, Maria Claudia, sont enlevés par des militaires argentins. Les deux jeunes gens, qui s’étaient mariés au début de la même année, sont conduits dans le tristement célèbre camp de détention clandestin des Automotores Orletti, l’une des bases de l’opération Condor, cette association criminelle des dictatures latino-américaines au pouvoir, à l’époque, dans le cône sud du continent. Marcelo Ariel a 20 ans, il est torturé et tué d’une balle dans la nuque, probablement vers la mi- octobre, et son corps est placé dans un bidon métallique de 200 litres, rempli de sable et de ciment. Le fût est jeté dans les eaux d’un canal, puis repêché par erreur par un militaire. Son corps est finalement enterré dans un cimetière de Buenos Aires, et inscrit, comme le seront tant d’autres cadavres, alors, comme «non identifié».

Juan, le vieux poète, évoque aujourd’hui la fin d’une «double mort» quand furent enfin retrouvés et identifiés les restes de son fils. «Un soulagement, tandis que la douleur reste.» Puis ce qu’il appelle un terrible paradoxe: «C’est moi qui ai porté son cercueil sur mes épaules, alors qu’il eût été naturel que lui, un jour, portât le mien.»

La jeune femme, Maria Claudia, qui a tout juste 19 ans quand elle est enlevée, est enceinte. En octobre de cette année-là, elle est conduite, sous la garde de militaires uruguayens, à Montevideo. On l’aperçoit dans l’hôpital militaire de la ville, où elle donne naissance à un enfant, puis elle est vue une dernière fois, en décembre 1976, à la sortie d’un centre de détention clandestin, utilisé par le Service d’information de défense (SID) de la capitale de l’Uruguay, au coin du boulevard Artigas et de la rue Palmas. Elle porte un bébé dans les bras. Elle est entourée de deux militaires uruguayens aujourd’hui identifiés. On ne reverra jamais la jeune femme vivante. L’enfant est donné à un couple de policiers uruguayens. Ceux-ci non seulement volent le bébé, mais, quand ils l’inscrivent à l’état civil, ils ne le déclarent pas comme adopté, mais comme étant le leur.

Après des années d’enquêtes infructueuses, malgré le retour à la démocratie en Uruguay, le mystère de l’enfant se dénoue. On sait finalement qu’il s’agit d’une jeune fille, et quelque temps après l’élection du nouveau président uruguayen, Jorge Batlle, Juan Gelman peut rencontrer celle-ci, en mars 2000, et lui raconter sa véritable histoire. Il lui restitue ainsi son identité, que prouveront des examens d’ADN. La petite-fille du poète décide de ne pas parler à la presse et de protéger son anonymat.

Après la découverte du corps de son fils, l’identification de sa petite-fille est la deuxième amère victoire du poète. Il mène maintenant un troisième et ultime combat, pour retrouver le corps de sa belle-fille. Il veut, à elle aussi, donner une sépulture, afin qu’elle sorte de cette «double mort» qui est aussi la sienne et que le deuil puisse s’accomplir. «Tout être humain, écrit-il, a droit à une tombe et à une pierre tombale avec son nom écrit dessus, afin d’être réinscrit dans sa propre histoire et dans l’histoire et la culture de notre civilisation.»

Lettre ouverte au président

Le dernier obstacle à surmonter est, selon Gelman, l’inaction du président Batlle, qui l’avait pourtant aidé à retrouver sa petite-fille. Pour le poète, le chef de l’Etat uruguayen connaîtrait les circonstances de la disparition de la jeune femme, et même le nom de son assassin. Il aurait cédé aux pressions des militaires et à leurs relais dans la classe politique, selon le poète, qui ne désespère pourtant pas. Il voyage, donc, et obtient les soutiens de ceux qu’il appelle «des gens de bonne volonté»: au dernier décompte, 88 572 poètes, écrivains, intellectuels, artistes et citoyens de 122 pays avaient rejoint son combat, à travers une lettre ouverte au président de l’Uruguay. Ils réclament, avec Gelman, «justice pour Maria Claudia».

Juan Gelman II

Il est considéré comme l’un des majeurs poètes contemporains d’Amérique latine. Gelman est né en 1930 à Villa Crespo, un quartier de Buenos Aires, troisième enfant de José et Paulina, deux immigrants juifs de Russie. Il apprend à lire à l’âge de trois ans et passe son enfance à faire du vélo, jouer au foot et à lire. Dans sa jeunesse il fait partie de divers groupes et mouvements littéraires, dont „El pan duro“ (le Pain dur), qui édite son premier livre, “Violín y otras cuestiones”. Adhérent du parti communiste à l’âge de 15 ans, il se rapprochera plus tard des péronistes de gauche, devenant membre du mouvement des Montoneros (qu’il quittera pour désaccords avec la direction). Il est obligé sous la dictature militaire (1976-1983), de s’exiler en Europe puis au Mexique, où il vit toujours.
Sous la dictature son fils Marcelo Ariel et sa belle-fille María Claudia García Irureta Goyena de Gelman sont enlevés par les forces de répression. Marcelo meurt sous la torture et María Claudia  est exécutée en Uruguay après avoir accouché de sa fille, par un groupe de tortionnaires dirigés par l’Uruguayen Ricardo José Medina Blanco, alias Le Lapin. Une des nombreuses pages sombres de l’Opération Condor montée par la CIA contre tous ceux qui furent identifiés comme ennemis par les dictatures du Cône Sud (Argentine, Chili, Uruguay, Paraguay, Bolivie). C’est seulement en avril 2000 que Juan Gelman a pu, après de longues recherches, retrouver sa petite-fille Maria Macarena, adoptée de manière illégale par un policier uruguayen et sa femme .
Actuellement (2007), le colonel en retraite uruguayen Manuel Cordero est incarcéré (et sous traitement médical) à Porto Alegre, au Brésil, pour sa participation à l’enlèvement, au transfert en Uruguay et l’exécution de María Claudia. Cordero est aussi accusé de l’assassinat du sénateur uruguayen Zelmal Michelini et de participation à l’assassinat de l’ex-président de la Chambre des députés uruguayenne Hector Gutierrez Ruiz. Il attend son extradition vers l’Argentine.
Juan Gelman a obtenu le Premio Nacional de Literatura argentin en 1997 et le Prix Juan Rulfo en 2000. Récemment, il a obtenu le prix Lezama Lima, en 2004 le prix Ramón López Velarde et en 2005 le prix Iberoamericano de Poesía Reina Sofía.
Créateur aux multiples facettes, de poésie mais aussi de prose, d’une pièce de théâtre, La junta luz (1982), et de deux opéras.
Gelman est aussi journaliste. Il publie régulièrement de nombreux articles dans Página/12, le quotidien de Buenos Aires et publiés sous le titre Prosa de prensa et Nueva prosa de prensa.
Il croit à la poesía casada con la poesía (poésie mariée avec la poésie) mais n’est pas indifférent au monde qui l’entoure et aux engagements nécessaires qu’il suscite. Il s’inspire autant des grands ancêtres latino-américains que des mystiques espagnols, de la tradition judéo-espagnole ou des poètes nord-américains. Ses thèmes sont, comme il dit, el amor, la revolución, el otoño, la muerte, la infancia y la poesía(l’amour, la révolution, l’automne, la mort, l’enfance et la poésie). Thèmes auxquels il faut ajouter celui de la mémoire.
L’intertextualité – et au sens large la transtextualité – est une des caractéristiques de son œuvre multiforme.Il écrit une poésie profondément humaniste et généreuse. Son dernier recueil País que fue será (2004) témoigne d’une espérance nouvelle en l’Argentine et le futur.

Friedrich Nietzsche

Chaque mot est un préjugé.
[ Friedrich Nietzsche ]

Raymond Ruyer

L’immortalité est inutile : avoir vécu suffit.
[ Raymond Ruyer ]

Décès de Robbert Fortin (1946-2008)

C’est avec regret que je vous annonce le décès de Robbert Fortin, poète et directeur de la collection de poésie « L’appel des mots », à l’Hexagone. Il est décédé à l’Hôpital Notre-Dame de Montréal le lundi 14 avril en après-midi à la suite d’un malaise cardiaque. Il était âgé de 62 ans.

Né à Saint-Victor-de-Beauce, en 1946, Robbert Fortin était poète, peintre et graveur. En 2003, il devient directeur de la collection « L’appel des mots » à l’Hexagone, consacrée essentiellement à la relève de la poésie québécoise. Robbert Fortin vivait à Montréal où il organisait fréquemment des récitals de poésie ainsi que des ateliers en milieux scolaires et universitaires. Avec son troisième recueil, Peut-il rêver celui qui s’endort dans la gueule des chiens, il a remporté le Grand Prix du Salon du livre de Toronto en 1996 et le Prix d’excellence de la Société des écrivains canadiens pour Je vais à la convocation, à ma naissance en 1998. Il a également été finaliste du prix Trillium en 1998 pour Jour buvard d’encre. Il était membre de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois. En 2006, il a publié Les dés de chagrin, son dixième recueil

Fernando Pessoa

Les choses n’ont pas de signification : elles ont une existence.
[ Fernando Pessoa ]

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