Ayiti II

La montagne se dresse

dans la mer

résiste fièrement

contre vents et marées

à l’injustice

du ciel déchaîné

les pierres renversées

parmi d’autres

réchauffent le cœur

de l’île

de toutes les beautés

hommes et femmes

les mains tremblantes

sous la caresse des oiseaux

soulèvent l’horizon

de nos yeux

 

Ayiti ouvre les bras

de ses rues dévastées

allume une lumière

dans notre obscurité

chaque couleur

finit toujours

par nous ressembler

le souffle

des enfants

appelle

avec humilité

à la clémence

de la terre et des eaux

 

Poème écrit le 16 janvier 2010 suite au terrible tremblement de terre survenu en Haïti. J’appelle tout le monde à être solidaire.

CC

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Décembre

Tu viens au refuge
 
c’est moi
qui t’ai demandé de passer
j’apprends à te nommer
la peau
marquée par l’hiver
et les larmes
ne disant jamais tout
j’imagine
 
les yeux
illuminent
la nuit qui tombe
lentement
sur décembre
 
CC
11 décembre 2010

Novembre

Novembre
dans le chaudron
il y a les senteurs du jour
quelques feuilles jaunies
et des cris d’enfants
il y a le vent
qui colporte une légende
aux bruits effrayants
 
l’automne
le bois craque
et la boue dessine
dans l’ombre
une vie en jachère
 
le feu lui attise
tes caresses félines
 
cc
09 janvier 2010

Éclats d’encre

Dernière parution  :
 
Sans larme
Geneviève Roch
Poésie, 38p., 12€, ISBN 978-2-914258-61-6
 
    « je sens je vois
      comme une silhouette
      aux bordures voilées
      qui rôde à mes contours
      
       tu habites mon désert »
 
Eclats d’encre
14, rue Gambetta
78 600 Le Mesnil-Le-Roi
Tel 01 34 93 40 71
Fax 01 39 12 11 55
editions@eclatsdencre.com
www.Eclatsdencre.com
 
Extraits d’auteurs chez Éclats d’encre:
 
Plus l’ombre est dense
Et danse à tes pieds
 
Plus tu touches au but
Et te sais du soleil.
 
 
Toucher les doigts du sourcier, Emeric de Monteynard

 

C’est un métier à vie  du premier au dernier cri 
une évidence qui inscrit ses sillons sur nos visages
creusés par les longues nuits de veille.
 
L’avancée des jours Chantal Couliou

Au dehors

Une odeur de soleil
et de bois brûlé
envahit la chambre
mille cristaux au dehors
montent la garde
sur ta peau
un peu de cire témoigne
que le feu existe
 
j’observe l’horizon
avec la peur
que tu me surprennes
à tant de désir
 
CC
07 janvier 2010
 
 

Décès de Bruno Roy « L’homme juste »

L’écrivain, poète et essayiste Bruno Roy est décédé d’une hémorragie cérébrale.

Homme aux multiples talents, travailleur acharné et très engagé, Bruno Roy a été président de l’Union des écrivains du Québec (UNEQ) de 1987 à 1996, ainsi que de 2000 à 2004.

Il a fondé la première Maison des écrivains à Montréal. L’homme aura rendu au centuple à sa société où il aura connu des débuts difficiles, étant un orphelin de Duplessis. Une cause pour laquelle il a combattu toute sa vie – il était président et porte-parole du Comité des orphelins et orphelines institutionnalisés de Duplessis – et qui aura alimenté son oeuvre. Il a d’ailleurs co-scénarisé la série télévisée Les orphelins de Duplessis, qui a fait grand bruit.

Il a reçu la médaille d’honneur de l’Association des écrivains de langue française en 1993, ainsi que le prix Félix-Antoine Savard en 1999 pour son recueil de poésie Âmes partagées.

Titulaire d’un doctorat sur la chanson québécoise de l’Université de Sherbrooke, Bruno Roy était aussi un passionné de la chanson d’ici et il a écrit de nombreux livres sur le sujet, en plus d’être parolier. Les plus récents étant l’anthologie Les cent plus belles chansons du Québec et L’Osstidsho ou le désordre libérateur. Son dernier roman, N’oublie pas l’été, est paru en 2007.

Extraits:

« dans le grand fouillis des ombres
traînent des morceaux de pain noir
des boîtes jaunes de solitude
et des maillots de revues mouillées »

« Montréal érigée en glaciers /– ravalant au centre sa chaleur — /s’épuise sous la nuit /à quérir la lumière »

Salut, toi, l’homme juste et bonne route. 

Déjà

Déjà
tu sais
tout de moi
le goût de ma bouche
parfumée de nuits blanches
l’appel des sirènes
de bateaux qui s’en vont
tu connais mes habits
de peau soyeuse
et mes cheveux sauvages
tu ris
car je m’entête à ne pas porter de chapeau
sous la neige
et à vieillir ainsi
anonyme
tu préfères ne plus dire
mon nom
 
cc
06 janvier 2010

Les anges de mars

Seul
sur le sol
épuisé
de tant d’hivers
je regarde mon âme
lentement qui s’écoule
et se mélange
au sang
des anges
de mars
 
suis-je nuage
ou vent
sinon terre
je suis neige
et surtout ce que j’ai
un jour aimé
 
cc
04 janvier 2010

Larguons les amarres

Historiquement je 
voyage
de paysage en paysage
après vous
les bateaux passent
parfois violemment
dans la vague et l’écume
 
larguons les amarres
 
je longe les côtes
pour commencer 
l’horizon
et beaucoup de bleu
autour

Poème pour Albane

Un visage
derrière une lucarne
le vide
l’attire
tout paraît fermé

parfois le regard

se porte sur la vitre
ou à l’horizon
comment le savoir
ce visage
ne dit rien 
du monde
auquel il appartient
peut-être un peu moins
il est si proche pourtant
de la fenêtre
que de la buée 
esquisse
une image familière

Cc 01 janvier 2010

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