Entre l’être et l’oubli sur le site Poetika

Un bel article sur Poetika:

http://www.poetika17.com/dernieres-publications.html

Christophe CONDELLO

Entre l’être et l’oubli

Grenoblois d’origine, Christophe Condello vit à Laval au Québec. Il a exploré dans ses livres précédents des thèmes comme l’amour, le sens de l’existence et nos multiples questionnements quant à la présence de Dieu. Entre l’être et l’oubli porte le murmure de nos blancheurs et suggère délicatement de se rendre enfin à la clarté. Ce recueil de poèmes, brefs et polysémiques, quête identitaire de l’autre et de nous, s’inspire de la beauté. Dire avec les mots le sentiment de découvrir un univers qui du nôtre conserve l’esprit de la nature tout en nous projetant vers l’intérieur. Le livre s’ouvre ici sans jamais se refermer. Les pages évoluent avec nous, une transformation redoutée mais aussi espérée. Une écriture pleine de nordicité, qui questionne, si proche et qui pourtant nous porte au loin. [Note de l’éditeur]

Editeur : Pierre Turcotte, Montréal – 2021

Je vous encourage à découvrir ce très beau site: http://www.poetika17.com/

Un merci spécial à Mme Christiane Talazac.

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Poèmes de Louis Guillaume

Une aile, coup de scalpel

Dans l’eau sans poids de l’aube

Et les lèvres de la plaie

Se referment dans un cri

Que boit vite le silence.

*

Le jour me suit et je me cherche dans ses yeux

*

D’un toit de chaume et d’une aurore

Sur des rochers de granit rose

Et toute nuit s’y réfugie.

*

Chante la mer et les vents

Harpe de mon cœur, Bretagne ! 

C’est toujours à l’îlot, c’est toujours à Bréhat

Que je songe sans cesse

Je revois la masure, ses vieux murs tremblants,

Son humble toit de chaume…

*

Né à Paris, en 1907, il vit sur l’île de Bréhat jusqu’en 1914 chez sa grand-mère maternelle : de nombreux poèmes sont la reminiscence de cette enfance heureuse.

Plus tard, il devient instituteur à Créteil, puis professeur de lettres à Charenton et directeur de collège à Paris. il publie
Sa première publication en 1928, s’intitule « Sônes d’Armor ».

il échangera une longue et importante correspondance avec Max Jacob.

Pendant la guerre, Louis Guillaume est , infirmier à bord d’un train sanitaire ; cette approche avec la mort lui dicte des pages émouvantes de son journal.

En 1942 il devient professeur de Lettres, et en 1948 il est nommé directeur de collège dans le quatrième arrondissement de Paris (dans le Marais, Cloître des Billettes), poste qu’il occupera jusqu’à sa retraite en décembre 1962.

Son oeuvre la plus connue est son journal de l’année 1966 : AGENDA.

Louis Guillaume — Wikipédia
Louis Guillaume - Le Printemps des Poètes

Les heures premières

Tu as cette nudité
aux épaules immenses
comme une vallée

l’authenticité rare
et précieuse
de la terre

l’intériorité florissante

tu me fais entendre
le son des heures premières
le pas des troupeaux
qui depuis toujours
t’habitent

Christophe Condello 29/08/2021

Poèmes de José Ensch

Mon hiver est de silence
de soc fendu
et de vin sidéré

Ailleurs il pleut des forêts
leurs dérives sont pareilles
au soir qui s’endort

Mon hiver est un troupeau bleui
une force en péril
une épine

Hors des lieux mon été
son poids de velours
quand plus loin le siècle se poursuit

*

Elle fut de fleuves lents
et de lacs si grands
que les vents y déposent leurs manteaux

Elle fut de graine et d’ombre claire
de patience dans le lointain
et de laine pour l’hiver

Avec ses plis sans hâte vers la mer
elle fut la soif et la source
où s’agenouillent les bergers

*

Dans les marges du jour
ces éclats de sabots
ces mots sans allégeance
ces longues lumières qui vont s’effilant
jusqu’au grain du miroir
où glissent les corps avant de sombrer…

Sur les crêtes et jusqu’aux bords
ces fleurs que les lances du vent érigent
et font fléchir dans les ombres en retrait
lucides pourtant…

Et les portes battent sur le sel
la ferveur du mica en ses portraits
les galbes fortuits qui lévitent
la fatigue des fonds

Ici l’herbe est grise dans la cour
Les arbres au loin ont la tête en bas
maisons amnésiques

Ô les vitres claires des saisons
les yeux des enfants
et leurs rires, ces textes légers
qui se mêlent aux feuilles.

*

Soudain ces grands gestes muets
ces failles dans le temps
ces bouches aux lèvres de glaise

Aucun soleil pourtant n’a coulé
aucune chute n’a eu lieu
les saisons portent leurs armes

les miroirs mangent les cris
et ton visage de ciel nu
surgit à leur surface

Viens, demeure ou viens encore
Avec toi, la terre retrouve l’âge des feux premiers.

*

Après son baccalauréat au Lycée de jeunes filles à Luxembourg (1961), José Ensch suit des études universitaires de français, de latin et d’allemand à Bonn, à Nancy et à Paris. À partir de 1965, elle réintègre le Lycée de jeunes filles, où elle enseigne la langue et la littérature françaises jusqu’à sa retraite. En 1972, elle interrompt pendant trois ans l’enseignement pour se consacrer à des études plus approfondies sur la poésie surréaliste à l’université de Nanterre à Paris, sous la direction de Michel Décaudin.

L’intérêt pour le surréalisme lui vient durant les années 1960 grâce à Gisèle Prassinos, à qui elle consacre son travail de candidature pour le stage de professeure au Luxembourg, thèse intitulée Gisèle Prassinos. De l’enfant prodige du surréalisme à la romancière d’aujourd’hui. Une profonde amitié la liera à cette écrivaine française d’origine grecque, qu’elle verra régulièrement à Luxembourg, Paris, Antibes (où elle a une résidence secondaire) et avec qui elle pratiquera la poésie de manière soutenue et régulière, sous la forme ludique de jeux surréalistes ou poétiques et de collages de mots ou d’images. Gisèle Prassinos n’introduira pas seulement José Ensch dans le monde de la littérature et de la poésie, mais aussi dans celui de l’art. Ainsi José Ensch rencontre-t-elle le frère de Gisèle Prassinos, le peintre Mario Prassinos, sa famille et ses amis, révise le manuscrit de sa biographie, La Colline tatouée (1983), et entretient avec lui une correspondance jusqu’à la mort du peintre en 1985. La réédition des textes surréalistes écrits par Gisèle Prassinos entre 1934 et 1944, intitulée Trouver sans chercher (1976), avec une préface de Michel Décaudin, se réalise grâce à son initiative.

À la fin des années 1960, elle montre à Gisèle Prassinos quelques-uns de ses poèmes, alors qu’elles se connaissaient déjà depuis plusieurs années. L’écrivaine française l’encourage à poursuivre dans cette voie. Entre le début des années 1970 et le début des années 1980, un grand nombre de ses poèmes sont publiés dans des périodiques, tels, au Luxembourg, Arts et Lettres, Les Cahiers luxembourgeois, Carrière, Échanges, Estuaires, Galerie, Luxemburger Wort, nos cahiers, Nouvelle Europe, Les nouvelles Pages de la SELF, Récré, en Belgique, Le Journal des poètesTriangleEspace et Pollen d’azur, en France, ArpaCahiers bleus, Courrier des MarchesLe Figaro littéraireEurope, Orée, Poémonde, Vagabondages, en Suisse, 2PLUS2Don Quichotte, et, également, au Canada, dans la revue québécoise Écriture française dans le monde. Certains sont par ailleurs publiés dans des anthologies, entre autres Poésie internationale (Luxembourg, 1987), Les Éléments des poètes (Paris, 1990), Écho 1 (Metz, 1991), An Encylopedia of Continental Women Writers (New York, London, 1991), Pays clément dans la fureur des vagues (Luxembourg, 1993) et Le Siècle des femmes (Bruxelles, Echternach, 2000).

Son premier recueil de poésie, L’Arbre (1984), est publié avec deux sérigraphies de Mario Prassinos dans la collection bibliophile des éditions Galerie Simoncini. Des mots simples, issus de la vie quotidienne et de la nature créent un univers poétique aux images prodigieuses et abondantes, à la musicalité soutenue où la beauté et la fulgurance des métaphores l’emportent sur la transmission d’un message. José Ensch publie huit recueils, dont deux posthumes. Après deux recueils, Ailleurs… c’est certain (1985) et Le Profil et les Ombres, avec une préface de Gisèle Prassinos (1995), où ses thèmes favoris, la naissance, la vie, l’enfant, la nature, la lumière, la beauté, la souffrance, la déshérence et la mort se déploient dans de longs poèmes à la cadence plus délayée, le recueil Dans les cages du vent (1997) se démarque en ce que la poétesse accède à la maturité de sa voix. En 2006, elle publie le recueil Prédelles pour un tableau à venir. Le recueil L’Aiguille aveugle (2008), publié à titre posthume mais à la composition duquel elle a contribué encore, et celui Les Façades (2009), qui regroupe ses ultimes poèmes écrits entre septembre 2007 et janvier 2008, poursuivent le chant dans les hautes sphères du cheminement initiatique, qui font écho au mythe du roi pêcheur Amfortas.

Le travail poétique de José Ensch se démarque par l’attention portée à capter l’essentiel de ce que dit la bouche d’ombre, source de la poésie – en cela, sa poésie relève d’une pratique surréaliste de la création – et par le travail d’orfèvre en artisane du vers qui suit pour sublimer cette matière brute en un poème incandescent qui évoque la prière, la célébration et l’hymne. Sa poésie s’inscrit ainsi dans la lignée de celle d’un Éluard, d’un Char ou d’un Oster.

En 1986, elle publie l’étude À l’écoute de Gisèle Prassinos. Elle organise de nombreuses manifestations d’art et de poésie dans différents lieux culturels du Luxembourg, comme, en collaboration avec Rosemarie Kieffer et le comédien Tun Deutsch, une soirée de présentation de l’anthologie que l’Unesco a publiée dans le cadre de l’Année internationale des droits de l’homme au Centre culturel français (1968), des lectures de poésie entre femmes, comme celle avec Rosemarie Kieffer, Gisèle Prassinos et Anise Koltz au Centre culturel français (1970), ou des expositions d’œuvres d’art de Gisèle et Mario Prassinos, d’Aristoménis Angelopoulos et de son épouse Lily Masson. Elle récite ses poèmes lors de nombreuses soirées poétiques, dont certaines ont été enregistrées. En 2009, la revue Arts et Lettres de l’Institut grand-ducal rend hommage à José Ensch en insérant dans son édition un enregistrement d’une séance de lecture de ses poèmes réalisée en 2007 à son domicile, avec des intermèdes musicaux assurés par la violoncelliste Judith Lecuit. Des poèmes de José Ensch ont été traduits en allemand, en anglais, en roumain, en russe, en arabe, en grec, en chinois, en hongrois et en macédonien. Elle-même a traduit des poèmes français en allemand, entre autres ceux d’André Schmitz et de Guy Goffette.

Le prix Servais lui a été décerné en 1998 pour son recueil Dans les cages du vent.

  • Ailleurs…c’estcertain, © Simoncini Luxembourg 1984
  • L’arbre, © Institut Grand Ducal Luxembourg 1985
  • Le profil et les ombres, © Librairie Bleue Troyes 1995
  • Dans les cages du vent, © éditions Phi 1997
  • Prédelles pour un tableau à venir, © éditions Estuaires 2006
  • L’aiguille aveugle, © éditions Phi 2008
  • Les façades, © éditions Estuaires 2009
  • José Ensch : Glossaire d’une œuvre. De l’amande…au vin de Jalel El Garbi, © Mediart 2009
Jensch

Entre l’être et l’oubli

Une belle annonce dans le journal L’Action:

https://www.laction.com/article/2021/08/24/christophe-condello-publie-entre-l-etre-et-l-oubli

Un grand merci à Mme Élise Brouillette.

https://www.laction.com/

Poèmes d’Aimée Dandois-Paradis

L’arbre s’est déraciné
mais il y a les œuvres
qui surgissent de la terre mère

Pour recouvrer la vie
il y a ce manque qui reconstruit
les chemins effacés de l’absence

Plus je m’éloigne
et plus j’en recrée
la trame

Tous ces os de l’’hier
avec lesquels je redessine l’espace
et retrouve mes repères

Ils jouxtent
maintenant
les fils brisés de l’envol

Je ressens mes saisons
qui s’usent au fil du périple
et colportent les voix aimées

Partie trop tôt vers l’ile
d’où l’on ne revient pas
tu revis dans mes rêves

Au soir de mon automne
mon souffle devient court
fausse note
sur le piano des heures

Malgré les vents grinçants
je balise d’espérance les nuages
dans une fugue refusant de mourir
où pleuvent des papillons noirs

Ma main s’absente
en tentant d’apprivoiser
la pénombre du vide
où s’agite le poème

Mon corps exacerbé
aux cris de l’absence
réclame la trêve
d’un silence meurtrier

Dans cette tourmente
en prise aux tsunamis
je suis cette boussole où
s’absente le nord

J’arrête le temps
sur les cils de l’aurore
car il neige sur la tête
et mes pas sont comptés
sur le quai des attentes

Aux ronces du destin
j’arrache les orties
je sonne la fin
des heures fatales

Le tic-tac de la vie
s’essouffle
entre mes gares de triage
et j’essaie d’en éloigner le verdict

Je demande du temps
du temps et rien d’autre
car le temps met du temps
au gré des secondes de répit

Au tempo des heures
contrant les arrêts de souffle
je prends une pause
me tapis dans l’omnibus

Où chacun
emprunte au commun
et pousse sans cesse
son dé aléatoire

Où sont-ils maintenant
tandis que file le temps
sont-ils partis
ont-ils choisi le lieu du rendez-vous

Jadis ça n’était pas banal
un trottoir usé d’avoir trop vécu
au-delà d’apparentes vies
côtoyées bon an mal an

Après avoir siroté des envies
aux comptoirs des incertitudes
bien en face
ils ont braqué le destin

Puis par des chemins de traverse
le rendez-vous respecté
a marqué l’inanité
de l’obturateur

ils projettent
des cinémas de misère
aux lèvres du hasard
dans la catastrophe des épisodes

Née à New Carlisle d’un père belge et d’une mère française, Aimée Dandois-Paradis a étudié à Paris, avant de retourner vivre au Canada et y compléter ses études. Elle détient un baccalauréat en sciences expérimentales de l’Université de Paris, une maîtrise en études littéraires de l’Université de Montréal et un brevet d’enseignement spécialisé de l’Université du Québec à Montréal. Elle a enseigné 15 ans à la commission scolaire Marguerite Bourgeoys.

Poète invitée au Comptoir du disque à la Société Radio Canada et ses poèmes furent lus au poste de radio CKLM par l’acteur, poète et chansonnier français Pierre Dudan. Elle fut l’écrivaine invitée à la télévision de Radio-Canada, au moment du décès d’Henry de Montherlant; car elle était la première femme canadienne à écrire une thèse sur cet écrivain français.

Ses poésies et textes ont paru dans l’Anthologie d’Arcade, le Littéraire de Laval, l’Anthologie des écrivains lavallois d’aujourd’hui, L’Almanach littéraire gaspésienLa Moisson littéraire, l’Anthologie des écrivains de la Société des écrivains canadiens, la revue Brèves littéraires et le Sabord.

Aimée Dandois-Paradis a donné de nombreux récitals chez Janou Saint-Denis, à la section de Montréal de la Société des écrivains canadiens, au Centre de Créativité du Gésù, à l’Union des écrivaines et des écrivains québécois, à la Maison des Arts de Laval, à l’Assomption ainsi qu’aux soirées Solovox. De plus, elle anime et organise des soirées littéraires, des ateliers de création littéraire et des événements spéciaux multidisciplinaires poétiques.

Membre de la Société des écrivains canadiens depuis 1989 où elle en a assumé la présidence pendant trois ans. Elle est présentement vice-présidente de l’EFA (nouveau vocable de la SEC). Elle est directrice des Prix de poésie, du roman et de l’essai de l’EFA et anciennement de la SEC. Elle a été également membre de la Société littéraire de Laval dont elle a été vice-présidente. Elle a siégé sur le C.A. de la Fondation lavalloise des lettres. Elle a également siégé sur de nombreux jurys de poésie et de prose. (dont les prix de poésie du collégial, de la SEC, de L’EFA et de la revue Brèves littéraires) ». Elle est la fondatrice de l’Association de création littéraire lavalloise et Présidente des Éditions Lavalloises. Depuis 1994, elle est conseillère spéciale des arts littéraires au Gesù/Centre de créativité. À partir de 2007, elle procédait à la sélection et à la lecture des textes à Midi es Musica.  En novembre 2009, elle devient la  poète animatrice  et créatrice des Midi es Musica au Gesù.

Elle anime depuis plusieurs années des ateliers de création littéraire dispensés dans les bibliothèques de Laval auprès des jeunes et des adultes. De plus, Aimée Dandois-Paradis est membre de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois depuis 1999.

Son site: http://aimeedandois.com/Aimee_Dandois_Paradis/Accueil.html

Poèmes d’André Jacob

Haïkus

Nous ne sommes pas seuls

Le monde se réduit
L’univers se brise entre eux et nous
Nous ne sommes pas seuls

Avec nos mots liés
Tressons collier infini
Entre mains et amour

Hissons drapeaux blancs
Aux frontières de l’avenir
Horizon de paix

Souvenirs d’hiver

Un harfang des neiges
Vigie en paix pour l’an neuf
Le vieillard sourit

Sur une vitre givrée
Farfadets et ombres chinoises
Enluminures

Bourrasques de neige
Les mots en fuite virevoltent
Le facteur arrive

Froidure reconnue
Âme perdue dans la toundra
Désir inconnu

Hivernitude
Banquise au silence cruel
Cœurs en froidure

*

Complainte d’un grand-père à sa petite-fille

(Au lendemain de la commémoration de l’armistice de 1945, 9 mai 2020)

Les généraux font faire leur guerre
Sous des motifs qui ne valent guère
Leurs discours perfides sur l’honneur
Ni leurs fausses promesses de bonheur

Tu avais choisi de joindre l’armée
Fidèle à ton désir assumé
Dit pour la paix et la liberté
Credo hiératique répété

Un souffle t’a emportée à vingt ans
Trop loin de moi en Afghanistan
Une mine explosée sans prévenir
A éliminé ton devenir

J’aurais tant aimée être ta vigie
Seul je chante la mémoire de ta vie
Mes larmes voilées par le désespoir
Devant la mort de tous tes espoirs

Seul face à une pierre froide
Le jour du souvenir se répète chaque jour

*

André Jacob (professeur retraité de l’Université du Québec à Montréal) a publié 2 recueils de poèmes et plusieurs poèmes dans diverses revues.

Il a fait carrière à l’Université Laval et à l’Université du Québec à Montréal. Son champ d’étude et de formation a toujours été l’intégration des immigrant-s-es, le racisme et la discrimination et développement communautaire.

Il a surtout travaillé au sein du Centre de recherche en immigration, ethnicité et citoyenneté et a occupé la fonction de coordonnateur de l’Observatoire international sur le racisme et les discriminations pendant quelques années.

Il a fait beaucoup de formation sur mesure dans différents milieux (Services de police, communautés autochtones, entreprises privées et institutions publiques, etc.)

PRIX ET DISTINCTIONS

2018:        Prix Espiègle. Prix des bibliothèques scolaires du Québec pour Les quatre saisons d’Elfina. Montréal, Édition de l’Isatis avec les illustrations de Christine Delezenne.

2015:        Finaliste pour le prix Tamarac, prix de l’Association des bibliothèques de l’Ontario pour l’album Le journal de guerre d’Emilio, Montréal, Isatis, 2013. Prix décerné à Toronto le 13 mai 2015, avec les. Illustrations de Christine Delezenne.

1993:        Prix d’excellence en matière de relations interethniques.  Attribué conjointement par la Ville de Montréal et le Conseil Hispano-québécois.

1992:        Prix d’excellence en matière de relations interethniques et relations interraciales.  Prix du Secrétariat d’État au multiculturalisme du Canada.

1992:        Personnalité de la semaine dans le journal LA PRESSE du 5 janvier 1992.

1992:        Candidat au prix du gouverneur général du Canada pour le livre « Intervenir avec les immigrants et les réfugiés ».

1991:        Prix « Droits et libertés ».  Prix attribué par la Commission des Droits de la personne du Québec.

1991:        Candidat au prix du gouverneur général du Canada pour le livre:  « Carmen Quintana parle de liberté ».

1990:        Deuxième prix littéraire de la ville de Laval.

Membre d’associations :

Union nationale des écrivains et écrivaines du Québec

Regroupement des artistes en arts visuels du Québec

Société littéraire de Laval

Culture Lanaudière

André Jacob - Institut d'études internationales de Montréal (IEIM-UQAM)

Étoiles filantes

Étoiles filantes

Cette écume
gorgée de nuit
n’est pas la première
que je goûte
sur des lèvres
aussi ténébreuses
que les tiennes

tes yeux apparaissent

lumière

puis disparaissent
encore dans mon obscurité

étoiles filantes

allumeuses d’aube

sous les paupières éteintes
de toute conscience

Christophe Condello 21/08/2021

Comprendre les Perséides d'août et les étoiles filantes - L'Esprit Sorcier

Poème de Jean-Michel Maulpoix

Quand la lumière aura versé ses deux dernières larmes de cire, je prendrai tes mains, baiserai tes yeux, et tu mordras dans mes lèvres. Ayant roulé l’un contre l’autre nos deux amours gorgés de nuit,
nous allumerons “l’aube” pour nous regarder.

Jean-Michel Maulpoix, La parole est fragile, Manier-Mellinette

****

Il est des visages dont la courbure donne à espérer l’impossible,
des reins où s’incurve la nuit,
des pas
que tard l’on voudrait suivre
jusqu’au ciel de lit d’une chambre odorante

dont les volets de bois
ouvriraient sur la mer.

Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu, Mercure de France

Né à Montbéliard, le 11 novembre 1952, Jean-Michel Maulpoix est l’auteur d’ouvrages poétiques, parmi lesquels Une histoire de bleuL’Écrivain imaginaireDomaine public , etPas sur la neige , publiés au Mercure de France.

Il a également fait paraître des études critiques sur Henri Michaux, Jacques Réda et René Char, ainsi que des essais généraux de poétique (entre autres : La poésie malgré tout, La poésie comme l’amour et Du lyrisme ). Son écriture, où dialoguent sans cesse prose et poésie, se réclame volontiers d’un « lyrisme critique ».

Jean-Michel Maulpoix dirige la revue trimestrielle de littérature et de critiqueLe Nouveau Recueil (éd. Champ vallon, 01420 Seyssel)

Ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé de Lettres modernes, et auteur d’une thèse de Doctorat d’état sur « la notion de lyrisme », il enseigne la poésie moderne à l’Université Paris III-Sorbonne.

Site de Jean-Michel Maulpoix

Un grand merci à Gabriel Grossi https://litteratureportesouvertes.wordpress.com/ pour les correctifs.

Poème de Jean-Pierre Gaudreau

couronne de poupées

brins de métal feuilles mortes

des trombes s’abattent sur la plage

camion soufflé dans le ressac 

***

tu es partie te faire enterrer je pleure à chaudes larmes pourquoi ne pas m’avoir attendu chapelle déserte tout est consumé une vieille franchit l’embrasure échevelée c’est une affaire faite les morts sont avec les morts lance-t-elle en ramenant au cloître une sainte momifiée

Jean-Pierre Gaudreau, Fragments de nuit, Les éditions du passage

Jean-Pierre Gaudreau est né et vit à Montréal où il a longtemps enseigné la littérature au collégial. Il a collaboré à diverses revues littéraires québécoises et il a publié quatre livres de poésie dont les deux derniers (La Manière noire en 2004 et Fragments de nuit en 2012) sont parus aux éditions du passage. Ses travaux d’écriture actuels portent sur les liens entre la musique et le langage poétique.

Un être extraordinaire et adorable.

File:Jean-Pierre Gaudreau au salon du livre de Montréal 2017.jpg -  Wikimedia Commons

« Les poèmes s’enfilent en une métamorphose constante et inquiétante proche du cauchemar, orchestrent un dérèglement du sens, un surréalisme comme si la pensée, devant l’absurde de la mort, la disparition du sens, cherchait éperdument une direction. Les passages structurés alternent avec d’autres où l’écriture se fait débâcle et évoque la dégradation du corps. […] Évoquant une guerre (contre l’acceptation de la mort?), voici un livre au symbolisme puissant où la poésie se fait rite de passage, fil rouge reliant les fragments de sens comme elle relie les pages du recueil à couverture bleu nuit, permettant de trouver la sortie du labyrinthe dans lequel nous plonge le deuil. »

Nancy R. Lange, Brèves littéraires

« Ah ! Les rêves ! Les inépuisables rêves ! C’est en eux que fouille Jean-Pierre Gaudreau dans ses Fragments de nuit. Confronté à la mort du père, de la mère, de la sienne propre, à l’errance d’autres encore titubant, portés par la ferveur du sang, le recueil tient lieu de «cahier de notes» morcelé. Curieux livre, à la fois clair si on y suit la piste onirique implicite, mais fort complexe si on cherche à y saisir, ailleurs qu’en cette dérive mortuaire, le fil profond. […] C’est d’une beauté noire et radicale, c’est parfaitement assumé. »

Hugues Corriveau, Le Devoir

« Il s’agit ici de se laisser prendre par l’univers des poèmes, qui s’enchaînent les uns aux autres de manière inconsciente. On ne lit pas ce recueil, on le rêve. Le titre est d’ailleurs très bien choisi, puisque l’on est devant ces textes comme devant l’évidence perdue d’un songe dévoilé, au matin, au hasard des événements qui réveillent en nous la mémoire de fragments de nuit qu’on aurait laissés s’évanouir autrement. […] Chaque poème de l’œuvre est un mystère qui se clôt sur un silence où l’intuition pressent qu’un secret se révèle. Chaque poème est un oracle, un arcane, qu’il faut déchiffrer en regard de l’ensemble. Lire cette œuvre, c’est faire le même chemin des profondeurs qu’a entrepris l’auteur du recueil, et c’est une expérience qui, loin d’être hermétique ou biographique, amène le lecteur vers les zones incertaines de son propre paysage onirique. »

Mathieu Simoneau, Impact Campus

« Le poète des Fragments de nuits suit le filon du rêve et avance en toute liberté dans un univers décloisonné. Les images se forment, mêlant le souvenir à l’invention. La langue et l’esprit se délient en une succession de scènes brèves, foisonnantes de surréalisme, touchées par la grâce d’un souffle maîtrisé et fluide. Dans cette suite, se lisent les peurs, les élans, les audaces de celui qui se multiplie, qui s’accorde par le verbe et même l’humour la possibilité d’outrepasser ses limites. Peu à peu, le lecteur se sent convié à se déployer “dans l’indigo par-delà les toits”, à s’ouvrir au fil des fragments, à poétiser la nuit, à juguler l’effroi du jour. En somme, une lecture heureuse et riche dans un livre qui se présente comme un bel objet d’art. »

Hélène Lépine, Encrage, CKRL  

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