Grenoblois d’origine, Christophe Condello vit à Laval au Québec. Il a exploré dans ses livres précédents des thèmes comme l’amour, le sens de l’existence et nos multiples questionnements quant à la présence de Dieu. Entre l’être et l’oubli porte le murmure de nos blancheurs et suggère délicatement de se rendre enfin à la clarté. Ce recueil de poèmes, brefs et polysémiques, quête identitaire de l’autre et de nous, s’inspire de la beauté. Dire avec les mots le sentiment de découvrir un univers qui du nôtre conserve l’esprit de la nature tout en nous projetant vers l’intérieur. Le livre s’ouvre ici sans jamais se refermer. Les pages évoluent avec nous, une transformation redoutée mais aussi espérée. Une écriture pleine de nordicité, qui questionne, si proche et qui pourtant nous porte au loin. [Note de l’éditeur]
Né à Paris, en 1907, il vit sur l’île de Bréhat jusqu’en 1914 chez sa grand-mère maternelle : de nombreux poèmes sont la reminiscence de cette enfance heureuse.
Plus tard, il devient instituteur à Créteil, puis professeur de lettres à Charenton et directeur de collège à Paris. il publie Sa première publication en 1928, s’intitule « Sônes d’Armor ».
il échangera une longue et importante correspondance avec Max Jacob.
Pendant la guerre, Louis Guillaume est , infirmier à bord d’un train sanitaire ; cette approche avec la mort lui dicte des pages émouvantes de son journal.
En 1942 il devient professeur de Lettres, et en 1948 il est nommé directeur de collège dans le quatrième arrondissement de Paris (dans le Marais, Cloître des Billettes), poste qu’il occupera jusqu’à sa retraite en décembre 1962.
Son oeuvre la plus connue est son journal de l’année 1966 : AGENDA.
Mon hiver est de silence de soc fendu et de vin sidéré
Ailleurs il pleut des forêts leurs dérives sont pareilles au soir qui s’endort
Mon hiver est un troupeau bleui une force en péril une épine
Hors des lieux mon été son poids de velours quand plus loin le siècle se poursuit
*
Elle fut de fleuves lents et de lacs si grands que les vents y déposent leurs manteaux
Elle fut de graine et d’ombre claire de patience dans le lointain et de laine pour l’hiver
Avec ses plis sans hâte vers la mer elle fut la soif et la source où s’agenouillent les bergers
*
Dans les marges du jour ces éclats de sabots ces mots sans allégeance ces longues lumières qui vont s’effilant jusqu’au grain du miroir où glissent les corps avant de sombrer…
Sur les crêtes et jusqu’aux bords ces fleurs que les lances du vent érigent et font fléchir dans les ombres en retrait lucides pourtant…
Et les portes battent sur le sel la ferveur du mica en ses portraits les galbes fortuits qui lévitent la fatigue des fonds
Ici l’herbe est grise dans la cour Les arbres au loin ont la tête en bas maisons amnésiques
Ô les vitres claires des saisons les yeux des enfants et leurs rires, ces textes légers qui se mêlent aux feuilles.
*
Soudain ces grands gestes muets ces failles dans le temps ces bouches aux lèvres de glaise
Aucun soleil pourtant n’a coulé aucune chute n’a eu lieu les saisons portent leurs armes
les miroirs mangent les cris et ton visage de ciel nu surgit à leur surface
Viens, demeure ou viens encore Avec toi, la terre retrouve l’âge des feux premiers.
*
Après son baccalauréat au Lycée de jeunes filles à Luxembourg (1961), José Ensch suit des études universitaires de français, de latin et d’allemand à Bonn, à Nancy et à Paris. À partir de 1965, elle réintègre le Lycée de jeunes filles, où elle enseigne la langue et la littérature françaises jusqu’à sa retraite. En 1972, elle interrompt pendant trois ans l’enseignement pour se consacrer à des études plus approfondies sur la poésie surréaliste à l’université de Nanterre à Paris, sous la direction de Michel Décaudin.
L’intérêt pour le surréalisme lui vient durant les années 1960 grâce à Gisèle Prassinos, à qui elle consacre son travail de candidature pour le stage de professeure au Luxembourg, thèse intitulée Gisèle Prassinos.De l’enfant prodige du surréalisme à la romancière d’aujourd’hui. Une profonde amitié la liera à cette écrivaine française d’origine grecque, qu’elle verra régulièrement à Luxembourg, Paris, Antibes (où elle a une résidence secondaire) et avec qui elle pratiquera la poésie de manière soutenue et régulière, sous la forme ludique de jeux surréalistes ou poétiques et de collages de mots ou d’images. Gisèle Prassinos n’introduira pas seulement José Ensch dans le monde de la littérature et de la poésie, mais aussi dans celui de l’art. Ainsi José Ensch rencontre-t-elle le frère de Gisèle Prassinos, le peintre Mario Prassinos, sa famille et ses amis, révise le manuscrit de sa biographie, La Colline tatouée (1983), et entretient avec lui une correspondance jusqu’à la mort du peintre en 1985. La réédition des textes surréalistes écrits par Gisèle Prassinos entre 1934 et 1944, intitulée Trouver sans chercher (1976), avec une préface de Michel Décaudin, se réalise grâce à son initiative.
À la fin des années 1960, elle montre à Gisèle Prassinos quelques-uns de ses poèmes, alors qu’elles se connaissaient déjà depuis plusieurs années. L’écrivaine française l’encourage à poursuivre dans cette voie. Entre le début des années 1970 et le début des années 1980, un grand nombre de ses poèmes sont publiés dans des périodiques, tels, au Luxembourg, Arts et Lettres, Les Cahiers luxembourgeois, Carrière, Échanges, Estuaires, Galerie, Luxemburger Wort, nos cahiers, Nouvelle Europe, Les nouvelles Pages de la SELF, Récré, en Belgique, Le Journal des poètes, Triangle, Espace et Pollen d’azur, en France, Arpa, Cahiers bleus,Courrier des Marches, Le Figaro littéraire, Europe, Orée, Poémonde, Vagabondages, en Suisse, 2PLUS2, Don Quichotte, et, également, au Canada, dans la revue québécoise Écriture française dans le monde. Certains sont par ailleurs publiés dans des anthologies, entre autres Poésie internationale (Luxembourg, 1987), Les Éléments des poètes (Paris, 1990), Écho 1 (Metz, 1991), An Encylopedia of Continental Women Writers (New York, London, 1991), Pays clément dans la fureur des vagues (Luxembourg, 1993) et Le Siècle des femmes (Bruxelles, Echternach, 2000).
Son premier recueil de poésie, L’Arbre (1984), est publié avec deux sérigraphies de Mario Prassinos dans la collection bibliophile des éditions Galerie Simoncini. Des mots simples, issus de la vie quotidienne et de la nature créent un univers poétique aux images prodigieuses et abondantes, à la musicalité soutenue où la beauté et la fulgurance des métaphores l’emportent sur la transmission d’un message. José Ensch publie huit recueils, dont deux posthumes. Après deux recueils, Ailleurs… c’est certain (1985) et Le Profil et les Ombres, avec une préface de Gisèle Prassinos (1995), où ses thèmes favoris, la naissance, la vie, l’enfant, la nature, la lumière, la beauté, la souffrance, la déshérence et la mort se déploient dans de longs poèmes à la cadence plus délayée, le recueil Dans les cages du vent (1997) se démarque en ce que la poétesse accède à la maturité de sa voix. En 2006, elle publie le recueil Prédelles pour un tableau à venir. Le recueil L’Aiguille aveugle (2008), publié à titre posthume mais à la composition duquel elle a contribué encore, et celui Les Façades (2009), qui regroupe ses ultimes poèmes écrits entre septembre 2007 et janvier 2008, poursuivent le chant dans les hautes sphères du cheminement initiatique, qui font écho au mythe du roi pêcheur Amfortas.
Le travail poétique de José Ensch se démarque par l’attention portée à capter l’essentiel de ce que dit la bouche d’ombre, source de la poésie – en cela, sa poésie relève d’une pratique surréaliste de la création – et par le travail d’orfèvre en artisane du vers qui suit pour sublimer cette matière brute en un poème incandescent qui évoque la prière, la célébration et l’hymne. Sa poésie s’inscrit ainsi dans la lignée de celle d’un Éluard, d’un Char ou d’un Oster.
En 1986, elle publie l’étude À l’écoute de Gisèle Prassinos. Elle organise de nombreuses manifestations d’art et de poésie dans différents lieux culturels du Luxembourg, comme, en collaboration avec Rosemarie Kieffer et le comédien Tun Deutsch, une soirée de présentation de l’anthologie que l’Unesco a publiée dans le cadre de l’Année internationale des droits de l’homme au Centre culturel français (1968), des lectures de poésie entre femmes, comme celle avec Rosemarie Kieffer, Gisèle Prassinos et Anise Koltz au Centre culturel français (1970), ou des expositions d’œuvres d’art de Gisèle et Mario Prassinos, d’Aristoménis Angelopoulos et de son épouse Lily Masson. Elle récite ses poèmes lors de nombreuses soirées poétiques, dont certaines ont été enregistrées. En 2009, la revue Arts et Lettres de l’Institut grand-ducal rend hommage à José Ensch en insérant dans son édition un enregistrement d’une séance de lecture de ses poèmes réalisée en 2007 à son domicile, avec des intermèdes musicaux assurés par la violoncelliste Judith Lecuit. Des poèmes de José Ensch ont été traduits en allemand, en anglais, en roumain, en russe, en arabe, en grec, en chinois, en hongrois et en macédonien. Elle-même a traduit des poèmes français en allemand, entre autres ceux d’André Schmitz et de Guy Goffette.
Le prix Servais lui a été décerné en 1998 pour son recueil Dans les cages du vent.
L’arbre s’est déraciné mais il y a les œuvres qui surgissent de la terre mère
Pour recouvrer la vie il y a ce manque qui reconstruit les chemins effacés de l’absence
Plus je m’éloigne et plus j’en recrée la trame
Tous ces os de l’’hier avec lesquels je redessine l’espace et retrouve mes repères
Ils jouxtent maintenant les fils brisés de l’envol
Je ressens mes saisons qui s’usent au fil du périple et colportent les voix aimées
Partie trop tôt vers l’ile d’où l’on ne revient pas tu revis dans mes rêves
Au soir de mon automne mon souffle devient court fausse note sur le piano des heures
Malgré les vents grinçants je balise d’espérance les nuages dans une fugue refusant de mourir où pleuvent des papillons noirs
Ma main s’absente en tentant d’apprivoiser la pénombre du vide où s’agite le poème
Mon corps exacerbé aux cris de l’absence réclame la trêve d’un silence meurtrier
Dans cette tourmente en prise aux tsunamis je suis cette boussole où s’absente le nord
J’arrête le temps sur les cils de l’aurore car il neige sur la tête et mes pas sont comptés sur le quai des attentes
Aux ronces du destin j’arrache les orties je sonne la fin des heures fatales
Le tic-tac de la vie s’essouffle entre mes gares de triage et j’essaie d’en éloigner le verdict
Je demande du temps du temps et rien d’autre car le temps met du temps au gré des secondes de répit
Au tempo des heures contrant les arrêts de souffle je prends une pause me tapis dans l’omnibus
Où chacun emprunte au commun et pousse sans cesse son dé aléatoire
Où sont-ils maintenant tandis que file le temps sont-ils partis ont-ils choisi le lieu du rendez-vous
Jadis ça n’était pas banal un trottoir usé d’avoir trop vécu au-delà d’apparentes vies côtoyées bon an mal an
Après avoir siroté des envies aux comptoirs des incertitudes bien en face ils ont braqué le destin
Puis par des chemins de traverse le rendez-vous respecté a marqué l’inanité de l’obturateur
ils projettent des cinémas de misère aux lèvres du hasard dans la catastrophe des épisodes
Née à New Carlisle d’un père belge et d’une mère française, Aimée Dandois-Paradis a étudié à Paris, avant de retourner vivre au Canada et y compléter ses études. Elle détient un baccalauréat en sciences expérimentales de l’Université de Paris, une maîtrise en études littéraires de l’Université de Montréal et un brevet d’enseignement spécialisé de l’Université du Québec à Montréal. Elle a enseigné 15 ans à la commission scolaire Marguerite Bourgeoys.
Poète invitée au Comptoir du disque à la Société Radio Canada et ses poèmes furent lus au poste de radio CKLM par l’acteur, poète et chansonnier français Pierre Dudan. Elle fut l’écrivaine invitée à la télévision de Radio-Canada, au moment du décès d’Henry de Montherlant; car elle était la première femme canadienne à écrire une thèse sur cet écrivain français.
Ses poésies et textes ont paru dans l’Anthologie d’Arcade, le Littéraire de Laval, l’Anthologie des écrivains lavallois d’aujourd’hui, L’Almanach littéraire gaspésien, La Moisson littéraire, l’Anthologie des écrivains de la Société des écrivains canadiens, la revue Brèves littéraires et le Sabord.
Aimée Dandois-Paradis a donné de nombreux récitals chez Janou Saint-Denis, à la section de Montréal de la Société des écrivains canadiens, au Centre de Créativité du Gésù, à l’Union des écrivaines et des écrivains québécois, à la Maison des Arts de Laval, à l’Assomption ainsi qu’aux soirées Solovox. De plus, elle anime et organise des soirées littéraires, des ateliers de création littéraire et des événements spéciaux multidisciplinaires poétiques.
Membre de la Société des écrivains canadiens depuis 1989 où elle en a assumé la présidence pendant trois ans. Elle est présentement vice-présidente de l’EFA (nouveau vocable de la SEC). Elle est directrice des Prix de poésie, du roman et de l’essai de l’EFA et anciennement de la SEC. Elle a été également membre de la Société littéraire de Laval dont elle a été vice-présidente. Elle a siégé sur le C.A. de la Fondation lavalloise des lettres. Elle a également siégé sur de nombreux jurys de poésie et de prose. (dont les prix de poésie du collégial, de la SEC, de L’EFA et de la revue Brèves littéraires) ». Elle est la fondatrice de l’Association de création littéraire lavalloise et Présidente des Éditions Lavalloises. Depuis 1994, elle est conseillère spéciale des arts littéraires au Gesù/Centre de créativité. À partir de 2007, elle procédait à la sélection et à la lecture des textes à Midi es Musica. En novembre 2009, elle devient la poète animatrice et créatrice des Midi es Musica au Gesù.
Elle anime depuis plusieurs années des ateliers de création littéraire dispensés dans les bibliothèques de Laval auprès des jeunes et des adultes. De plus, Aimée Dandois-Paradis est membre de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois depuis 1999.
Le monde se réduit L’univers se brise entre eux et nous Nous ne sommes pas seuls
Avec nos mots liés Tressons collier infini Entre mains et amour
Hissons drapeaux blancs Aux frontières de l’avenir Horizon de paix
Souvenirs d’hiver
Un harfang des neiges Vigie en paix pour l’an neuf Le vieillard sourit
Sur une vitre givrée Farfadets et ombres chinoises Enluminures
Bourrasques de neige Les mots en fuite virevoltent Le facteur arrive
Froidure reconnue Âme perdue dans la toundra Désir inconnu
Hivernitude Banquise au silence cruel Cœurs en froidure
*
Complainte d’un grand-père à sa petite-fille
(Au lendemain de la commémoration de l’armistice de 1945, 9 mai 2020)
Les généraux font faire leur guerre Sous des motifs qui ne valent guère Leurs discours perfides sur l’honneur Ni leurs fausses promesses de bonheur
Tu avais choisi de joindre l’armée Fidèle à ton désir assumé Dit pour la paix et la liberté Credo hiératique répété
Un souffle t’a emportée à vingt ans Trop loin de moi en Afghanistan Une mine explosée sans prévenir A éliminé ton devenir
J’aurais tant aimée être ta vigie Seul je chante la mémoire de ta vie Mes larmes voilées par le désespoir Devant la mort de tous tes espoirs
Seul face à une pierre froide Le jour du souvenir se répète chaque jour
*
André Jacob (professeur retraité de l’Université du Québec à Montréal) a publié 2 recueils de poèmes et plusieurs poèmes dans diverses revues.
Il a fait carrière à l’Université Laval et à l’Université du Québec à Montréal. Son champ d’étude et de formation a toujours été l’intégration des immigrant-s-es, le racisme et la discrimination et développement communautaire.
Il a surtout travaillé au sein du Centre de recherche en immigration, ethnicité et citoyenneté et a occupé la fonction de coordonnateur de l’Observatoire international sur le racisme et les discriminations pendant quelques années.
Il a fait beaucoup de formation sur mesure dans différents milieux (Services de police, communautés autochtones, entreprises privées et institutions publiques, etc.)
PRIX ET DISTINCTIONS
2018: Prix Espiègle. Prix des bibliothèques scolaires du Québec pour Les quatre saisons d’Elfina. Montréal, Édition de l’Isatis avec les illustrations de Christine Delezenne.
2015: Finaliste pour le prix Tamarac, prix de l’Association des bibliothèques de l’Ontario pour l’album Le journal de guerre d’Emilio, Montréal, Isatis, 2013. Prix décerné à Toronto le 13 mai 2015, avec les. Illustrations de Christine Delezenne.
1993: Prix d’excellence en matière de relations interethniques. Attribué conjointement par la Ville de Montréal et le Conseil Hispano-québécois.
1992: Prix d’excellence en matière de relations interethniques et relations interraciales. Prix du Secrétariat d’État au multiculturalisme du Canada.
1992: Personnalité de la semaine dans le journal LA PRESSE du 5 janvier 1992.
1992: Candidat au prix du gouverneur général du Canada pour le livre « Intervenir avec les immigrants et les réfugiés ».
1991: Prix « Droits et libertés ». Prix attribué par la Commission des Droits de la personne du Québec.
1991: Candidat au prix du gouverneur général du Canada pour le livre: « Carmen Quintana parle de liberté ».
1990: Deuxième prix littéraire de la ville de Laval.
Membre d’associations :
Union nationale des écrivains et écrivaines du Québec
Regroupement des artistes en arts visuels du Québec
Quand la lumière aura versé ses deux dernières larmes de cire, je prendrai tes mains, baiserai tes yeux, et tu mordras dans mes lèvres. Ayant roulé l’un contre l’autre nos deux amours gorgés de nuit, nous allumerons “l’aube” pour nous regarder.
Jean-Michel Maulpoix, La parole est fragile, Manier-Mellinette
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Il est des visages dont la courbure donne à espérer l’impossible, des reins où s’incurve la nuit, des pas que tard l’on voudrait suivre jusqu’au ciel de lit d’une chambre odorante
dont les volets de bois ouvriraient sur la mer.
Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu, Mercure de France
Il a également fait paraître des études critiques sur Henri Michaux, Jacques Réda et René Char, ainsi que des essais généraux de poétique (entre autres : La poésie malgré tout, La poésie comme l’amour et Du lyrisme ). Son écriture, où dialoguent sans cesse prose et poésie, se réclame volontiers d’un « lyrisme critique ».
Ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé de Lettres modernes, et auteur d’une thèse de Doctorat d’état sur « la notion de lyrisme », il enseigne la poésie moderne à l’Université Paris III-Sorbonne.
tu es partie te faire enterrer je pleure à chaudes larmes pourquoi ne pas m’avoir attendu chapelle déserte tout est consumé une vieille franchit l’embrasure échevelée c’est une affaire faite les morts sont avec les morts lance-t-elle en ramenant au cloître une sainte momifiée
Jean-Pierre Gaudreau, Fragments de nuit, Les éditions du passage
Jean-Pierre Gaudreau est né et vit à Montréal où il a longtemps enseigné la littérature au collégial. Il a collaboré à diverses revues littéraires québécoises et il a publié quatre livres de poésie dont les deux derniers (La Manière noire en 2004 et Fragments de nuit en 2012) sont parus aux éditions du passage. Ses travaux d’écriture actuels portent sur les liens entre la musique et le langage poétique.
Un être extraordinaire et adorable.
« Les poèmes s’enfilent en une métamorphose constante et inquiétante proche du cauchemar, orchestrent un dérèglement du sens, un surréalisme comme si la pensée, devant l’absurde de la mort, la disparition du sens, cherchait éperdument une direction. Les passages structurés alternent avec d’autres où l’écriture se fait débâcle et évoque la dégradation du corps. […] Évoquant une guerre (contre l’acceptation de la mort?), voici un livre au symbolisme puissant où la poésie se fait rite de passage, fil rouge reliant les fragments de sens comme elle relie les pages du recueil à couverture bleu nuit, permettant de trouver la sortie du labyrinthe dans lequel nous plonge le deuil. »
Nancy R. Lange, Brèves littéraires
« Ah ! Les rêves ! Les inépuisables rêves ! C’est en eux que fouille Jean-Pierre Gaudreau dans ses Fragments de nuit. Confronté à la mort du père, de la mère, de la sienne propre, à l’errance d’autres encore titubant, portés par la ferveur du sang, le recueil tient lieu de «cahier de notes» morcelé. Curieux livre, à la fois clair si on y suit la piste onirique implicite, mais fort complexe si on cherche à y saisir, ailleurs qu’en cette dérive mortuaire, le fil profond. […] C’est d’une beauté noire et radicale, c’est parfaitement assumé. »
Hugues Corriveau, Le Devoir
« Il s’agit ici de se laisser prendre par l’univers des poèmes, qui s’enchaînent les uns aux autres de manière inconsciente. On ne lit pas ce recueil, on le rêve. Le titre est d’ailleurs très bien choisi, puisque l’on est devant ces textes comme devant l’évidence perdue d’un songe dévoilé, au matin, au hasard des événements qui réveillent en nous la mémoire de fragments de nuit qu’on aurait laissés s’évanouir autrement. […] Chaque poème de l’œuvre est un mystère qui se clôt sur un silence où l’intuition pressent qu’un secret se révèle. Chaque poème est un oracle, un arcane, qu’il faut déchiffrer en regard de l’ensemble. Lire cette œuvre, c’est faire le même chemin des profondeurs qu’a entrepris l’auteur du recueil, et c’est une expérience qui, loin d’être hermétique ou biographique, amène le lecteur vers les zones incertaines de son propre paysage onirique. »
Mathieu Simoneau, Impact Campus
« Le poète des Fragments de nuits suit le filon du rêve et avance en toute liberté dans un univers décloisonné. Les images se forment, mêlant le souvenir à l’invention. La langue et l’esprit se délient en une succession de scènes brèves, foisonnantes de surréalisme, touchées par la grâce d’un souffle maîtrisé et fluide. Dans cette suite, se lisent les peurs, les élans, les audaces de celui qui se multiplie, qui s’accorde par le verbe et même l’humour la possibilité d’outrepasser ses limites. Peu à peu, le lecteur se sent convié à se déployer “dans l’indigo par-delà les toits”, à s’ouvrir au fil des fragments, à poétiser la nuit, à juguler l’effroi du jour. En somme, une lecture heureuse et riche dans un livre qui se présente comme un bel objet d’art. »
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