Ce fut au moment du jardin
de nuit, total mélange
d’inquiétude et de sérénité,
grossi de draps et de vieux
linges, prêt comme un lit
habillé. Y étendre, par-dessus,
mon être fini. Et j’avais désir,
en moi, d’être ramassé,
motte friable, sans peau,
terreur, d’être happé
dessous par la séparation.
*
J’ai regardé
le fleuve par le rectangle
des fenêtres. Il était là.
Cette certitude a confirmé mon existence.
Recueillement.
Je suis là. Je me laisse
porter par l’évidence.
*
J’arrose mes bienveillants
chaque année.
Beauté oblige.
À chaque pensée,
je les arrose.
*
Hugues Corriveau nait à Sorel en 1948. Après l’obtention de ses diplômes de baccalauréat et de maîtrise en études françaises et québécoises à l’Université de Montréal, il entreprend des études doctorales à l’Université Laval en 1978 et obtient en 1988 un doctorat en études françaises, option création, de l’Université de Sherbrooke. Il enseigne le français au Collège de Sherbrooke de 1973 jusqu’à sa retraite en 2008.
Poète, romancier, essayiste et nouvelliste Hugues Corriveau fait paraître depuis 1978 plus d’une vingtaine d’œuvres dont certaines sont traduites en anglais, en italien, en espagnol et en chinois. Il est critique de poésie et de roman à la revue Lettres québécoises depuis 1990 et de poésie au journal Le Devoir depuis 2006. Il codirige, avec sa compagne Louise Cotnoir, la revue littéraire La Nouvelle Barre du Jour de 1981 à 1984, où il dirige également de 1987 à 1990 la collection « Auteur-e ». Il collabore à plusieurs revues, tant québécoises qu’étrangères et participe régulièrement à de nombreuses activités littéraires au Québec et à l’étranger.
Son premier roman Rose Marie Berthe parait en 1978 et un second en 1988, Les Chevaux de Malaparte. Il a également publié des essais dont, Gilles Hénault – Lecture de Sémaphore (1978), À double sens- Échanges sur quelques pratiques modernes (1986), en collaboration avec Normand de Bellefeuille et Hors frontière (2003) ainsi que plusieurs autres recueils de poésie, Forcément dans la tête (1985), Apprendre à vivre (1988), Ce qui importe (1990), L’Âge du meurtre (1992), Vers l’amante (2002) et un recueil de récits, Troublant (2001).
Trois fois mis en nomination pour le Prix de poésie du Gouverneur général du Canada pour ses recueils Revoir le rouge (1983), Mobiles (1987) et Le livre du frère (1998) ainsi que pour le Prix du roman pour son recueil de nouvelles Le ramasseur de souffle (1999), il se voit attribuer en 1991 le Prix Adrienne-Choquette pour son premier recueil de nouvelles intitulé Autour des gares. Il obtient en 1992 le Prix Alfred-Desrochers pour son roman La maison rouge du bord de mer ; le Grand Prix littéraire de la Ville de Sherbrooke à trois reprises, pour son recueil de nouvelles Courants dangereux en 1996, pour son roman Parc univers en 2000 et en 2008 pour son recueil de poésie, Paroles pour un voyageur pour lequel il obtiendra aussi le Prix Alfred-Desrochers en 2006. Il se voit aussi attribuer en 1999, le prix de poésie Alain-Grandbois de l’Académie des lettres du Québec pour Le livre du frère et la même année, le prix à la création artistique du Conseil des arts et des lettres du Québec (région de l’Estrie) pour l’ensemble de son œuvre.
- Les Compléments directs, Montréal, Les Herbes Rouges, 1978, 35 p.
- Le Grégaire inefficace, Montréal, Les Herbes Rouges, 1979, 39 p.
- Les Taches de naissance, Montréal, Les Herbes Rouges, 1982, 28 p.
- Revoir le rouge, Montréal, VLB Éditeur, 1983, 151 p.
- Forcément dans la tête, Montréal, Éditions Les Herbes Rouges, 1995, 88 p.
- Scènes, Montréal, Les Herbes Rouges, 1985, 45 p.
- Mobiles, Montréal, Éditions Les Herbes Rouges, 1987, 97 p.
- Apprendre à vivre, Montréal, Éditions Les Herbes Rouges, 1989, 89 p.
- Ce qui importe, Montréal, Éditions Les Herbes Rouges, 1990, 126 p.
- L’Âge du meurtre, Montréal, Éditions Les Herbes Rouges, 1992, 101 p.
- Du masculin singulier (rétrospective, prose 1978-1985), Montréal, Les Herbes Rouges, 1994, 126 p.
- L’Enfance, Montréal, Le Noroît, Coll. Résonnance, Luxembourg, Éditions Phi, 1994, 95 p.
- Le Livre du frère, Montréal, Éditions du Noroît, 1998, 73 p.
- Vers l’amante, Montréal, Éditions du Noroît, 2002, 85 p.
- Paroles pour un voyageur, Montréal, Éditions du Noroît, 2006, 90 p.
- Le Livre des absents, Montréal, Éditions du Noroît, 2009, 88 p.
- Avec quel amour parler, Montréal, Éditions de La courte Échelle, coll. « Poésie », 2013, 37 p.
- Et là, mon cœur, Montréal, Éditions du Noroît, 2015, 97 p.
- Les amitiés fragiles, Montréal, Éditions du Noroît, 2019, 84 p.
- Et là mon père, suivi de Et là ma mère, Montréal, les Éditions du Passage, 2020, 94 p.
- Jardin-cendre, Montréal, les Éditions du Passage, 2021, 123 p.

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