Pro/p(r)ose Magazine : juillet 2022

Pro/p(r)ose Magazine : juillet 2022 | SommairePRO/P(R)OSE MagazineJuil 31

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Édito

Vous avez été nombreux à nous écrire, impatient.e.s, à l’idée de découvrir ou participer à notre numéro exceptionnel d’été dont la thématique cette année s’est portée sur l’/les Aventure-s.  

Avec passion et engagement, Pro/p(r)ose Magazine vous invite ce mois : au voyage que vous le choisissiez musical, littéraire ou temporel, à la poésie mais aussi à l’exploration.  Des créations enthousiasmantes des lectures, des découvertes et redécouvertes intenses, des interviews exclusives…

Pour votre plus grand plaisir.

Nous vous souhaitons une bonne lecture, un bel été, en attendant notre numéro de rentrée en ligne le 25 septembre 2022.

K.Cayrat, fondatrice et directrice de publication de Pro/p(r)ose Magazine


En Une : 

Des interviews exclusives :

D’autres (re)découvertes et explorations :

Créations 


A relire (entre autres) : 


Ne manquez pas notre prochain numéro en ligne le 25 septembre prochain !


D’ici là, n’hésitez pas à (re)découvrir nos numéros dont celui de juillet 2021 autour de la thématique JE(UX)

Et nous vous invitons à rester ouverts aux impromptus…

Pro/p(r)ose Magazine, le dernier dimanche, tous les deux mois.


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Lettre d’information d’août de la Maison de la poésie Rhône Alpes

Louis Adran

*

Fut le jardin cuivré de choses pâles
lorsque tu gagnais les chambres, d’un pas
frêle encore sous les pansements 

          et quelle main de forêt avait peigné
tes cheveux ? 
          Quelle nuit s’était tue sans nous lentement ? 

*

Et ta jambe nouvelle après août, au-devant
des sous-bois des allées, recousue comme
une lèvre de prière, ronde saine et faite
très blanche
          telle une saison entière à parler doucement 

*

nos corps habillés de peu cherchant
la touffeur brune d’une ultime frondai-
son, d’une île 

*

nous comme des feuilles cherchant départ
comme fouillant un retrait nous allions, presque nus chasser la nuit, et le cahier sans fin des plaines 

*

Nous remontant des arbres des larcins blancs, de la myrrhe et la langue répudiée, et l’œil vague relevant des aulnes blessés d’ivresse
non roulement des formes mais tombeau d’une image, et l’unique rêve d’une robe lisse pour fin perron

nous rêveuses disant marcher
vers l’étable brune et laissant
le sac mûr des gestes noirs.

*

Louis Adran est né en 1984, à Beyrouth. Après Cinq lèvres couchées noires, publié en 2020 dans la collection Grands fonds, Nu l’été sous les fleurs précédé de Traquée comme jardin est son deuxième livre publié à Cheyne.

BIBLIOGRAPHIE
PRIX

Tatiana Gerkens

*

Et je dévore les lèvres

Et je dévore les lèvres des histoires interdites
je transgresse les lois des vivants
je lèche la plaie béante des nuits sacrilèges
la pierre aiguë du silence
l’écorce noire du désir

je m’offre ouverte et primitive au feu du langage

sans compromis
violente
brutale

heureuse au premier coup de griffes
de dents
au sang jailli

à la salive du rêve
tout contre le sexe blanc des étoiles

*

Je caresse ta tête de chien mort
ton ventre de paille sèche
ta peau d’arbre blessé
et puis tu vois je me couche
je tremble
dangereusement nue
les cendres des papillons noirs
entre mes mains de rien
l’équinoxe de leurs ailes
sur ta nuque de grève froide

j’y bois le goût du tranchant
l’odeur des plaines interdites
le galop de l’enfance
et je me coule dans tes plaies

ossature meurtrie

béance silencieuse

mon souffle lent
dans le désordre de ton sommeil

J’y force un cri

*

Le temps s’est tranché les veines
Les sangs ennemis se mélangent
Je t’aime et je meurs tout à la fois

Celle que je suis
Noire de cris
Sous des yeux de chat fantôme

Brûlée vive à chaque éclat de nuit

Qui le saura ?

*

Poétesse de formation littéraire et artistique, Tatiana Gerkens a travaillé en librairie, puis comme animatrice socioculturelle avant de plonger dans l’univers de la formation pour adultes comme professeur de français, terreau fécond de rencontres humaines et d’apprentissages inoubliables. Sa passion de la danse, du théâtre, de la musique et de l’écriture s’exprime dans des spectacles, performances et scènes slam. La poésie est sa manière viscérale d’être au monde. Publiée dans des revues, anthologies et ouvrages collectifs (Le Coudrier, Jacques Flament, …), son recueil de poèmes paraîtra à l’automne 2022 chez Bleu d’Encre. Elle souhaite marier plus intensément la voix, le corps et l’écriture, l’eau et le feu. Sur scène, dans les jardins, à la croisée des chemins, dans un chuchotement ou un cri, entre deux plats de résistance et un verre d’amour fou, pourvu qu’il y ait l’ivresse du partage… 

Frédéric Dumont

*

ma demeure est cette cible

courte et cyclique

où je continue le visage

l’abeille minable, répétée, cognée

six fois contre la vitre

termine son trajet à ma tête

ma tête roule dehors comme les autres

*

cette journée est beaucoup trop universelle pour moi

cette histoire me rend modeste

je ne peux pas sortir du lit dans ces conditions

je ne peux pas ouvrir les yeux dans ces conditions

comment parvenez-vous à faire autant de choses ?

en suçant mon pouce j’ai découvert

le parfait outil de développement personnel

petite graine sincère

je panique en crachant des morceaux de cellules

ils appellent ça une maladie

j’appelle ça un moyen de transport

*

une chose est sûre
je peux retenir mon souffle
jusqu’à la lune
et partir d’un gros
rire gras juste après
parce que
j’ai peur d’être
trop lourd pour tout l’monde.

*

pardon le jour tombe.
les derniers cheveux
du soleil bégaient.
j’ai encore le temps pour le dépanneur.
j’ai envie d’y aller.
je me suis promis quelque chose.
je ne me souviens plus trop.
ça me revient peut-être.

*

Frédéric Dumont est un écrivain québécois né à Montréal en 1986. Il publie depuis 2009. Il a reçu le prix Félix-Antoine-Savard et été finaliste au prix Émile-Nelligan.

Il publie une poésie étonnante qui saisit le quotidien et le retourne pour en faire tomber la menue monnaie.

Son site: https://www.fredericdumont.com/

Hugo Bourdelais

*

ne retiens pas ta voix

prends les rayures du ciel

entre tes doigts

*

d’une épaule à l’autre

suspendus

au-dessus d’un lac

d’immenses espaces

nous séparent

des immeubles

*

Il faut du temps

Pour voir pousser

Une forêt

*

une mascarade de cheveux cascade

sur la nuque fichée

de sa silhouette

du rouge à lèvres pour la révolution

un crayon

en guise de trophée

*

Hugo Bourdelais est né et a grandi sur la terre que possède sa famille depuis 1892. Une terre qui a produit une agriculture d’autosuffisance. « J’ai toujours aimé le contact avec la nature. Plonger mes mains dans la terre et travailler avec la matière », explique Hugo Bourdelais en se référant à la philosophie de Gaston Bachelard. L’agriculteur a, en effet, plus d’une facette, puisqu’il a étudié en lettres et en enseignement. Il a également publié quatre recueils de poésie chez Bouc Productions, une maison d’édition lanaudoise. Mais l’appel de cette terre qui l’a nourri et qu’il a fréquentée chaque été à l’âge adulte était trop fort. Alors, en 2017, il a décidé de revenir pour de bon. (source Sophie Ginoux).

Le site de Bouc Productions: https://lepressier.com/collections/bouc-productions

Sur le site de Souffle Inédit: Nora Atalla lauréate du prix international de poésie Annette Mbaye d’Erneville

Actualités 

Nora Atalla lauréate du prix international de poésie Annette Mbaye d’Erneville

Le Prix international de poésie Annette Mbaye d’Ernevllle attribué à la poète québécoise Nora Atalla

Le 1er juillet 2022, au cours d’une cérémonie officielle au Musée de la femme Henriette Bathily clôturant le premier Festival international de littérature de Dakar (FILID) au Sénégal, le Prix international de poésie Annette Mbaye d’Ernevllle, doté d’une bourse de 1 500 000 FCFA (3000 $CA), a été attribué à la poète québécoise Nora Atalla pour son recueil intitulé La révolte des pierres.

« C’est à l’unanimité que les membres du jury du Prix Annette Mbaye d’Erneville ont attribué le prix de cette première édition à Nora Atalla pour La révolte des pierres paru en 2022 aux Écrits des Forges. Ce Prix, du nom d’une journaliste et poète féministe pionnière du Sénégal, vise à encourager une plus grande reconnaissance internationale aux femmes poètes dans la Francophonie. Les membres du jury ont reconnu en La révolte des pierres une œuvre marquante d’une profonde originalité, mettant en jeu une multiplicité de points de vue notamment celui des femmes qui ont une importante lutte à mener », a déclaré à la cérémonie de remise du prix la présidente du jury, la poète Isabelle Courteau (Québec). Deux autres femmes forment le jury avec Mme Courteau, Atoumata Keita (Mali) et Sokhna Benga (Sénégal).

Native du Caire, d’origine gréco-libanaise et franco-géorgienne, Nora Atalla vit au Québec depuis l’enfance. Passionnée de voyages, elle a arpenté de nombreux pays cherchant à comprendre le monde et les êtres, s’inspirant de ses dépaysements; elle a passé quelques années ici et là sur le globe, et c’est dans la ville de Québec qu’elle vit actuellement. Ses voyages et son œuvre poétique sont deux thèmes indissociables. Elle s’intéresse à la condition humaine; c’est le cœur de son travail.

Auteure de neuf recueils de poèmes, d’un recueil de contes et nouvelles et de deux romans, entre autres récompenses et nominations, Nora Atalla a été finaliste du Prix francophone international 2021 du Festival de poésie de Montréal (Morts, debout!)et du prix de poésie Alain-Grandbois 2014 (Hommes de sable), tous deux également publiés aux Écrits des Forges. Ses textes ont paru dans près d’une cinquantaine d’anthologies et revues littéraires au Québec et à l’étranger, et ont été traduits en plusieurs langues.Très engagée dans le milieu littéraire, porte-parole de poètes et d’écrivains québécois et canadiens francophones partout où elle se trouve, elle anime des ateliers auprès des jeunes et fait du mentorat auprès des écrivains en émergence. Elle a été poète en résidenceen 2019 au Mexique, bourse octroyée par le Conseil des arts du Canada, et en 2022 à Paris, résidence décernée par le Conseil des arts et des lettres du Québec.La révolte des pierres est son sixième titre aux Écrits des Forges.

Poème choisi du recueil 

La révolte des pierres

© Éditions Écrits de Forges, 2022

Le dur des cailloux

Avions-nous jamais pensé

à la réanimation

se redresser renforce les carapaces

réduit les débâcles

Cela révélera peut-être

une verrière ouvrant sur l’horizon

***

Temps de foulures de chagrins

un à un avaler les cailloux

mains s’agrippant à l’intime

à la recherche de pas reculés

inverser le chemin de pierres

marcher dans son ombre

***

Pétrifié dans le silence

le sang grave les trajets

rigidité des statues

les meules façonnent les pointes

avec violence

les bris se produisent

dans l’air des asphyxies

rien de précis

qu’un mauvais présage

***

Nous arpentons nos inquiétudes

leurs canaux tordus

en quête d’un oiseau

aile protectrice

à des lieues du Levant

milliers de perspectives

aux profils ciselés

béton strié de blessures

l’inexpression

se plaque sur nos naufrages

***

Nous scrutons

derrière les carreaux la limpidité

sur les pierres recroquevillés

nous mendions le repos solitaire

que d’inutilités dans nos bagages

***

Le lien vers l’article sur Souffle inédit: https://souffleinedit.com/actualites/nora-atalla-laureate-du-prix-international-de-poesie-annette-mbaye-dernevllle/?fbclid=IwAR3PZ92uO_ixKpQPKku-AnraaLdlDLWTLNYq3wbeUihfdPueoOkxI182JtY

Rosie Desbiens

*

J’ai le soleil couenne à décortiquer un cœur infernal

je l’ai touché c’est devenu moite et Cioran a pleuré

j’ai dit « au final » à tout le monde et aussi à personne

j’ai dit « calmez-vous mon dieu je vais bien

*

Sur le sol de ma chair

tous les médecins

vont devenir malade et

vont mourir

ne t’en fais pas

*

Je suis toujours aux mêmes endroits

quand mes idoles se présentent;

cochonnerie, déchaînement, humiliation, flétrissure

*

Rosie Desbiens est née à Montréal en 1995. L’autrice écrit également du théâtre et possède un baccalauréat en dramaturgie et mise en scène. La parole vivifie le squelette de son écriture. Il est suggéré de lire ses textes à voix haute. Les excroissances du carnavalesque est son premier recueil de poèmes.

Rosie Desbiens définit ainsi le projet des Excroissances du carnavalesque : « Faire imploser, dépecer et ensuite remodeler tout croche les limites établies entre la transgression et l’obéissance, le corps sain et le corps malade, la saleté et la propreté, la douceur et la violence. L’agora, l’extérieur, le propret, la décence et les modes d’existence corrects et acceptables deviennent plus inquiétants que ce qui est considéré par définition comme abject. Conséquemment, il y a réappropriation de sa propre abjection. Elle n’est plus fatale : ses propriétés deviennent voulues, désirées et puissantes. » Rosie Desbiens agit par l’écriture en véritable aventurière du langage, approchant la douleur dans un face à face qui peut évoquer Artaud ou Vanier tant la charge est extrême, mais avec aussi une réelle compassion.

Amandine Gouttefarde-Rousseau

*

Plaies de chamane

Dans la pénombre des bois
la silhouette cornue
de Cernunnos
antique homme-cerf
antique ombre terrifiante et bienveillante
fait courir sur le corps des malades
les renards, les corbeaux et les biches
danser les feuilles dans les airs
pour panser les plaies
faire circuler la vie à nouveau
sous la peau anémiée

Cernunnos tant de fois croisé
et jamais reconnu

*

Le serpent
creuse un sillon
dans ma colonne vertébrale
Il veut remonter
jusqu’en haut
et s’envoler
par-dessus mon crâne

*

Les morceaux de mon âme
éclatés
dans l’espace
je les vois flotter
en attendant
d’être sûrs
que tout va mieux pour rentrer

J’entends leur chant de tristesse
au milieu des poussières
d’étoiles
et les météores les frôlent
la lune est désespérément vide
et froide

Avec ma lyre et
ma sauge
séchée et brûlée
pour monter vous charmer
tout là-haut
et vous apaiser

Les oiseaux qui picorent
sur ma fenêtre
je leur demande
de vous ramener sur leurs ailes
un jour
quand vous voudrez
je vous attends
et je tisse
tous les jours
les fils d’araignées
qui me relient à vous
et je regarde la rosée
qui perle
pour vous désaltérer
en attendant

*

Feu dans les pores de ma peau
des cendres volètent autour de moi
une mue qui s’arrache
dans des cris de loup

Loup qui s’insinue dans mon corps
pour me décharger
de la souffrance
hurler

que j’ai survécu
que je suis revenue

La foudre accompagne le chant
d’agonie de ma peau morte
tombant comme un velours
qui rejoint l’infini

*

Foudre inattendue
tombée dans la rue
un jour
où je mets ma peau
d’ours
et de tanaisie
pour saluer
la terre sous mes pieds

Tu m’as traversée
de tes éclairs

mise au sol
dans un trou
pour mieux ressentir les vibrations
infimes de la vie
qui renaît
depuis les profondeurs

*

J’avais appris le nom des plantes
sur le mont Pilio
les sources le long de routes
et la petite feuille de figuier
maintenue par une pierre
qui guidait l’eau jusqu’à nos mains

C’était toi, dieu cheval, qui me montrait
tes rochers, ta mer, ta lumière dorée
et le secret de tes fleurs

*

Amandine GOUTTEFARDE-ROUSSEAU a commencé à vivre sa vie en tant que professeure de Lettres Classiques et chercheure en Études Grecques. Tout allait bien, croyait-elle, jusqu’à ce que des tempêtes tombées du ciel fassent un gros ménage et la poussent à s’ouvrir à une vie plus intérieure. La contemplation, la complicité renaissante avec une Nature sacrée et mystérieuse l’ont aussi conduite à lire beaucoup de poésie et, enfin, à en écrire. Des contributions régulières dans des revues poétiques ont laissé tout naturellement leur place à la publication de recueils : Extases post mortem suivi de Serpenter (L’Harmattan, 2021) , Ours et tanaisie pour tout vêtement (L’Ire de l’Ours, 2022) et L’âme nigredo (L’Ire de l’Ours, à paraître) explorent cette relation charnelle avec les éléments, les dieux et les bêtes lovées dans les sous-bois, des saisons faites de morts et de renaissances, de mues de serpents qui tombent et laissent voir une peau nouvelle, et, de temps en temps, le son des tambours dans l’oreille.

Rim Battal

*

Faim

Des corps ont passé et ton poing
Nu de tout poids
S’obstine à croire à la pertinence
Du coup qui part seul
Comme seul argument

C’est la table qui le reçoit
Il n’y a pas mort d’homme

Quel dommage ! Nous aurions
Eu peut-être un nouveau jour
Férié pour servir au dehors
Une soupe à la rue pleine
De dents qui croient
À la morsure comme seul argument

*

Vernaculaire

Quatorze heures, Tzara

La nudité tranquille de son corps comme élément
de langage d’une certaine nécessité
écrire sa nudité le plus tard possible
son corps tranquille et nu sur les draps

Nous prenons le temps que nous n’avons pas
nous folâtrons sur le coton d’Égypte
légers et nus

Parler de sa nudité
de sa façon d’être nu
la façon qu’a son corps d’être nu
la tranquillité caniculaire de son corps nu
comme élément de langage
d’une nécessité certaine :
le fer est sans issue pour les étoiles

Son corps tranquillement nu
solide et sain métal de transition ; fer
malgré l’abandon malgré la forêt
emballage tranquille de la terrible marée qui afflue
vers ma main quand je le caresse

Ce n’est pas un cinq à sept : nous cueillons le temps
son corps nu, tranquille, nom vernaculaire du désastre

*

I

Qui du maître ou de l’esclave

vit plus longtemps

vit plus heureux

vit plus vaillant

l’esclave connaît mieux le repos

le soleil et le contentement

le maître

est un mystère

II

Le bronzage est-il beau parce qu’il

rappelle le travail dans le champ

le chant et le coude et le bois coupé

ou pour ce qu’il figure du repos sans fin

et de l’oisiveté du maître

ainsi qu’on l’imagine

[mon bronzage est ma levée de bouclier]

III

J’infuse dans l’eau

je bulle

mesure mon souffle

j’oublie

que pour quelques cocktails

j’accepte

un bracelet électronique

tout le séjour durant

là où mon pouls bat

le plus fort

IV

J’ai gardé de l’enfance le goût

du poème

du dessin

et le pipi dans la piscine [sans scrupules]

voilà tout ce que j’ai du maître

tel que je l’imagine

*

Rim Battal est une artiste, poétesse et journaliste marocaine francophone.

Elle commence à se consacrer à la photographie artistique et à l’écriture après des études de journalisme à l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication (ISIC) de Rabat.

En 2013, elle est artiste résidente à la Cité Internationale des Arts de Paris et du Studio IWA de Casablanca.

Elle publie son premier recueil de poésie en 2015, aux éditions LansKine : « Vingt poèmes et des poussières « . Son deuxième recueil, « Latex » (2017) ainsi que « Transport commun » (2019) paraissent également aux éditions LansKine. Ces recueils ont été écrits en français.

En mars 2019, elle est invitée à participer au Libé des écrivains. Elle écrit « Poème phatique » spécialement pour ce numéro-là. Les Inrocks la liste parmi 10 poètes nouvelle génération à suivre sur les réseaux sociaux.

Depuis 2016, elle pratique la lecture performée de ses textes au Bordel de la Poésie de Paris. Elle est régulièrement invitée à des festivals littéraires.

Désormais entre Paris et Marrakech, elle se consacre à l’écriture et à la photographie.

son site : https://rimbattal.tumblr.com/
page Facebook : https://www.facebook.com/rimbattal/
Twitter : https://twitter.com/divisionrim

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