Lancement Line Mc Murray- Pierre Turcotte le 18 septembre

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Citation de Paul Léautaud

La poésie est faite pour les parties profondes de notre sensibilité qui sommeillent dans le courant commun des jours et qu’elle réveille dans un délice qui va jusqu’aux larmes.

Paul Léautaud.

Pierre Reverdy

*

Elle est allumée

On ne voit plus qu’elle

Et le cœur triangulaire

Qui brille au soleil
Une matinée
Une aube nouvelle

Mais la journée amère

Qui reste pareille
Salué en passant quelques yeux inconnus
Où passe le regard que chacun emporte
Et le nom que l’on a cloué
Sur chacune des deux portes
J’ai crié en frappant

On ne répondait pas
J’ai pleuré en partant

Mais sans qu’aucun me voie
Et toute la tristesse est restée enfermée
Attendant le soleil qui ouvre les fenêtres
Et les desseins obscurs qui roulent dans ma tête

*

Un nuage danse

Trois gouttes pendent à

la gouttière

trois étoiles

Des diamants

Et vos yeux brillants qui regardent

Le soleil derrière la vitre

Midi

*

Quand l’or du rêve éveille le dormeur

Quand la vie du départ coule au sursaut des veines

Quand le sens des regards a manqué tout le jour

Si le coeur est trop loin des mots qui se comprennent

Comment pour revenir prendre un nouveau détour

Parler

dans le froid blanc où s’arrêtent les ailes

*

Pierre Reverdy était un poète français associé au mouvement du surréalisme et aussi principalement au cubisme, dont il est devenu le principal théoricien dans sa transposition en littérature après la mort d’Apollinaire. Il est né à Narbonne le 13 septembre 1889 où il a commencé ses études.
À vingt ans, ému par ses préoccupations littéraires, il s’installe à Paris à Montmartre en particulier où il travaille comme correcteur d’épreuves et entretient des relations avec des personnages du milieu littéraire et artistique tels que Picasso, Apollinaire, Aragon, Breton, Tzara et d’autres.
Inspirateur du mouvement surréaliste, il a fondé avec ses amis le magazine Nord-Sud, également dédié au cubisme. Converti au catholicisme en 1926, il se retira près de l’abbaye de Solesmes où il continua sa production poétique et où il écrira quelques unes de ses plus beaux livres ‘Sources du vent’, ‘Ferraille’ et ‘Le chant des morts’.
Il mourut à Solesmes le 17 juin 1960.

Parme Ceriset

Voici quelques poèmes de Parme Ceriset:

*

Il y a de ces hommes qui font si bien la vie…

Il y a de ces hommes 

qui font si bien la vie,

qui caressent les plis

du silence vibrant 

sur l’épiderme ourlé 

des voiles indomptables. 

Il y a de ces mains 

qui ressuscitent l’aube

et des mâts érigés 

qui pénètrent les cieux

en promesses marines 

en tempêtes d’extase…

Il y a de ces hommes 

qui font si bien la vie,

qui embrasent les flots,

brillants navigateurs,

Il y a de ces hommes

qui font si bien l’Amour.

(Texte de Parme Ceriset, copyright août 2022).

*

Sauvage

Sauvage
le vent qui se délecte à bercer mes cheveux
de ses caresses folles, en torrent de violence…
Sauvage
le calcaire blanc des hauts plateaux,
ces pépites de Vercors qui lacèrent la peau
de mes pieds vagabonds…
Sauvage
ce souffle dans mon cœur qui déverse ses flots
de lave et de volcan.
Sauvage
ce nuage de senteurs, de bruyère et de menthe
qui enivre mes sens de vagues insolentes,
Sauvage
cette soif de liberté qui immerge mon âme
d’un doux parfum de vie
brûlant comme un tison.

(Texte de Parme Ceriset extrait du recueil « Femme d’eau et d’étoiles, éditions Bleu d’encre, préface Patrick Devaux, prix Marceline Desbordes-Valmore 2021).

*

Me fondre au temps

Et je me fondrai au vent des hauts plateaux, 

à l’odeur de calcaire, empreinte métallique
des rêves d’insouciance
évadés dans l’or bleu
du temps qui s’évapore…
Je me fondrai à l’eau
des ruisseaux de jouvence
où les âmes galets
des humains disparus
roulent sous les flots calmes
des vies en partance,
je me fondrai à Tout ce qui bruisse dans l’ombre
à tout ce qui renaît aux lueurs de l’Aube
et je serai rosée sur les feuilles de joie
et je serai l’eau vive
en ton cœur de vivant.

(Texte de Parme Ceriset extrait du recueil « Femme d’eau et d’étoiles », éditions Bleu d’encre, préface Patrick Devaux, prix Marceline Desbordes-Valmore 2021). 

*

L’été

N’être plus que le chant de l’eau et des rivières
et les plumes d’oiseau qui voguent dans le vent
et le parfum des fruits qui distille l’Éden,
n’être plus que le souffle qui berce les herbes
et le soleil enfin qui luit dans ton regard
et la saveur de l’aube cueillie sur tes lèvres…
Être là, lumineuse, immortelle éphémère.

(Texte de Parme Ceriset, extrait du recueil « Femme d’eau et d’étoiles », éditions Bleu d’encre, préface Patrick Devaux, prix Marceline Desbordes-Valmore 2021).

*

Elle danse encore 

Elle danse encore

dans les rues où fourmillaient jadis

le sens de la fête,

la joie scintillante 

en pépites,

la liberté des êtres…

Elle danse encore

dans les villes

tombées aux mains des bourreaux

de la guerre perpétuelle

qui renaît à chaque ère nouvelle

sous de nouveaux drapeaux…

Elle entend au loin

les poèmes et chansons,

complaintes des prisons

sous la dynamite…

Et elle tremble dans la ville sombre 

contre l’amant qui éclaire les décombres, 

et s’accroche à l’envie de croire

qu’elle le reverra ce soir.

(Texte de Parme Ceriset, extrait du recueil « Danse ardente », collection Les Chants de Jane, éditions Grenier Jane Tony, mai 2022).

*

Parme Ceriset est une poète française, auteure de plusieurs recueils de poésie (parus notamment aux éditions Bleu d’encre, Stellamaris, Grenier Jane Tony) et d’un roman autobiographique, « Le Serment de l’espoir » (L’Harmattan).  Elle a publié dans de nombreuses revues et anthologies en France et à l’international. Son recueil « Femme d’eau et d’étoiles » (éditions Bleu d’encre, préface Patrick Devaux) a obtenu le prix Marceline Desbordes-Valmore 2021 qui lui a été remis par la Société des Poètes Français en avril 2022. Son dernier recueil, « Danse ardente » (collection Les Chants de Jane, éditions Grenier Jane Tony à Bruxelles) évoque le destin tragique d’une femme et de son amant en période de guerre, et plus généralement la condition humaine. Parme Ceriset est médecin de formation. Elle a la particularité d’avoir été sauvée par une greffe des poumons il y a quelques années. Depuis, elle profite de sa renaissance et se ressource en randonnant le plus souvent possible avec son compagnon dans la nature sauvage des hauts plateaux du Vercors, mais également dans la Drôme, en Vanoise et dans le sud de la France.

Animalis-Claire Varin-Message de la Société littéraire de Laval

Communiqué 
RENCONTRE-DISCUSSION avec Claire Varin


L’œil animal de Claire Varin

Venez la rencontrer! Son neuvième livre, Animalis (2018), cherchait à « pêcher avec les mots ce qui n’est pas le mot et qui vibre dans le silence ». Elle termine à peine le dernier, Vient me voir, dans lequel elle porte son regard sur sa lignée maternelle et sa
«relation à la mère en-allée». S’inscrivant dans la continuité, son projet de résidence en création littéraire à D’Arts et de rêves s’intitule L’œil animal, évocation de ce que l’écrivain Rainer Maria Rilke qualifiait de « grand œil animal » pour décrire le regard tourné vers l’ouvert, qu’il a appelé aussi « l’espace intérieur du monde».Son projet consiste à se laisser inspirer par «l’esprit des lieux et les éléments naturels environnants de Sutton (les espèces végétales, la faune et les petits peuples de l’herbe)». Au terme de sa résidence, elle souhaite partager avec vous quelques bribes de ce que lui a chuchoté l’esprit.
Vendredi, le 2 septembre, à 14 heures,
aux Studios DAR Sutton,

57, rue Principale Nord, Sutton Entrée libre

Alexandre Dostie

*

toujours penser à fesser
varger pis slugger
pis crisser des bines
pis sacrer des volées
pis des coups de genoux dans les gosses
pis donner des pichenottes
pis des jambettes
pis crinquer des poings su’a yeule
de tes amis
des osties d’fendants du hockey
du pédo qui donne les cours d’édu
d’la charrue qui t’a dompé
pis
être prêt n’importe quand
pour n’importe quoi
tu l’sais pas
du tape électrique
une chaîne de bécyk
spiker tes jointures avec tes clés
trafiquer tes stylos pour qu’y piquent

pis crisser la marde dans l’parking
de la poly fight club
toé contre le tas
fesser dans l’gras
du gros Dubé qui braille
d’la slush aux fraises du nez
le lâcher juste
quand c’est une flaque
cric et crac

pis tes poings dans les murs
de ta chambre
endurer ton casier
dans les ailes en polymère
de ton char
fesser sur les couches
d’os qui s’effritent
qui se font
qui se fondent en jointures de béton armé
jusqu’à ce que ta peau d’main fende

pis toujours les poings serrés
sur le manche du batte de baseball
combien tu penses
tu peux en enligner
des boîtes à malle su’a 269
entre 1 et 5 du mat’
des windshire
des chiens au bout d’leur chaîne
fesser

pis vouloir être Rocky III
pis rêver de poings
américains en or
pis de matraques noires
achetées à Au Lac Tcherde
pis t’imaginer comme pour de vrai
débarquer quelque part
pis fesser sur
toute ce qui peut péter
ou ben avoir crissement mal

*

La vérité c’est
que je suis né avec la hache et le feu
l’étincelle d’une famille de brûlots
pis que je suis bon avec
Better to burn out than to fade away
que j’vas fendre deboute
plutôt que de plier
m’immoler avant de tiédir

*

Alexandre Dostie est un Beauceron exilé à Trois-Rivières. Il improvise en spoken word avec le Duo Camaro, genre de rock low-fi à géométrie variable. Il gueule aussi avec FullBlood, band d’horreur punk francophone au parcours accidenté. En 2013, Alexandre ramasse la mention au prix Clément-Marchand pour Bleu d’exhaust, une collection de divers poèmes. Son premier recueil de poésie, Shenley, paraît aux Éditions de l’Écrou en 2014. Le recueil obtient la deuxième place au concours de talent de la foire agricole de Saint-Honoré-de-Shenley, derrière la prestation sans fautes d’une toune de Shania Twain. Le Beauceron écrit aussi pour l’écran. Son projet Sainte-Cécile, produit avec TV5 et paru en 2010, a été vu à travers le monde dans près d’une vingtaine de festivals en plus d’être acheté pour la télévision. À l’été 2015, il tourne Mutants, un court métrage qui mélange amour, gaz et baseball. Dans ses temps libres, Alexandre codirige la boîte de distribution Travelling, les films qui voyagent et s’occupe de la programmation du OFF-Festival de poésie de Trois-Rivières.

Alexandre Dostie a remporté le Prix du CALQ — Artiste de l’année en Mauricie remis par le Conseil des arts et des lettres du Québec en 2020.

Denis Morin

Extraits de Félix Leclerc, l’homme et la poésie, ÉdiLivre, 2016.

*

Mon père

Je te raconterai le passé de mon père,

Un défricheur aux mains larges

Un fondateur de village

Qui rêvait de prendre le large

Quand tout était trop bâti

Ou trop rasé de frais

Il aurait étouffé à Venise avec ses clapotis

Ce marchand de chevaux,

De grains divers, de scies, de marteaux et de faux,

Brave comme un draveur.

*

Le fleuve

Je vois le fleuve, cette ouverture

Chargé de voilures,

De ramures

Et je te parle de rivières

Qui rouleront leurs tourbillons et leur écume

Leurx bateaux de brume

Sur les eaux aux envies folles d’estuaire

Jusqu’à la mer.

*

Ma gamine

J’ai ma gamine à border

Dans son lit

Que je lui dis fait de bois de rose

Dehors se ferment pour la nuit

Les marguerites et les pissenlits

Puis j’irai composer une chanson

Ou écrire un peu de prose

Pour réchauffer la maison.

*

Denis Morin est poète, biographe, jardineur rêveur et buveur de thé.

Grand amoureux de culture(s) d’expression française.

Né dans le Bas-Saint-Laurent, possédant des racines françaises, anglaises et amérindiennes, vivant près de Montréal à Deux-Montagnes, archiviste et traducteur.

Le regard tourné vers l’Europe et fasciné par les beaux-arts et la littérature.

Son amour pour les mots a toujours été là: ‘Il me semble que j’écris depuis toujours. Écrire, c’est tout simplement comme respirer. Je reconnais trois éléments déclencheurs de mon goût d’écrire : mon amour des livres, ma soif d’apprendre et ma mère qui écrivait des longues lettres à ses sœurs, surtout les soirs d’hiver’.

Il écrit de la poésie biographique sur des personnages tels Barbara, Camille Claudel, Piaf, Modigliani, Rodin, Félix Leclerc, Claire d’Assise, etc.

Il anime le Café littéraire (écriture poétique) de l’association Toulèsarts de Saint-Eustache dont il est le vice-président.
Il est aussi le concepteur de la  »Promenade poétique » sur la Promenade Paul-Sauvé, dans le Vieux Saint-Eustache. 

Le site de Denis: https://ecrivainpoesiedenismorin.org/

Le site de la maison d’édition Édilivre: https://www.edilivre.com/

L’envolée mandarine-Sculptures de Francine Hamelin & Poèmes de Barbara Auzou

Parution à l’automne de L’envolée mandarine / Sculptures de Francine Hamelin & Poèmes de Barbara Auzou.

Message de Barbara Auzou:

C’est avec un grand bonheur que je vous annonce la parution prochaine de L’envolée mandarine, recueil de sculptures / poésie, en collaboration avec Francine Hamelin, aux éditions 5Sens.

Merci à toi Francine.

Merci à Anne-Lise Wittwer qui me réitère sa confiance.

Et merci à Jeanne Champel-Grenier notre généreuse et talentueuse préfacière.

Le lien vers le site de Barbara Auzou: https://lireditelle.wordpress.com/

Dany Laferrière-Dans la splendeur de la nuit-par Ricardo Langlois sur lametropole.com

Dany Laferrière, Dans la splendeur de la nuit

 Pour son premier livre de poésie, Dany Laferrière parle de la nuit. Pour les poètes, c’est le moment sacré de la journée. On se retire dans la solitude, loin des bruits du monde. “Je crois à la nuit” est la phrase qui donne le ton à cette œuvre ambitieuse. Il se met dans la peau d’un jeune poète de seize ans. Son père lisait en cachette les poèmes de Li Po.  “Je m’enfonce dans la nuit tropicale avec ses bruissements d’insectes. Un roman poétique graphique, place à l’audace. » 

Poèmes à la nuit 

Le poète Rilke a écrit “Poèmes à la nuit”une suite de 22 poèmes (1) écrite entre 1912 et 1914. . La nuit de Rilke est un visage insaisissable. C’est la nuit des amants. On revient au poète de 16 ans (trop précoce). Il écrit :  “La nuit dévore la ville Une nuit jaune a saveur d’enfance.  C’est joli. C’est comme du Prévert ou du Vigneault (Le Cerf-Volant). Il y a une certaine candeur : 

“Je marcherai s’il le faut 

Toute la nuit afin de me rendre 

Disponible à l’imprévu 

Le parfum de la nuit”

Il y a un rythme, un mystère indicible. Comment déchiffrer la nuit ? Une métaphore pour justifier mon propos. Il écrit : “Ma sœur a vu en moi un hibou”. Il parle d’un ami bizarre, Marlon.  “Un Rimbaud qui détestait Rimbaud” (ibid). Ils écoutent de la musique ensemble. Du Little Richard. De belles pages sur l’amitié suivent. Je me suis remémoré l’époque où je fréquentais Jean Marc Fréchette (le plus grand poète mystique du Québec). J’entends des fous rires. Nous étions si différents et, en même temps, le feu sacré brûlait dans nos yeux. C’est aussi ça “Dans la splendeur de la nuit” des débris de Soi qui flottent au-dessus de ce monde incompréhensible pour les poètes. Le solfège du rire (disait Pierre Ouellet). Il aime citer :  “Les aveugles faisaient l’amour à midi” (cf. René Depestre).

Mise en scène 

Laferrière bâtit un édifice dans le Temps. Son autobiographie est partout dans ses livres. Il parle de lui, sa famille, son pays, ses influences. Il aime le Québec. Il aime René Lévesque (2). Est-ce que je vous apprends quelque chose ? Un immense puzzle, c’est aussi ça la littérature. Son combat comme écrivain d’Amérique (Noir d’Amérique).Une langue française avant tout. Une langue au goût de fruit défendu. Une langue en transe :

“Dans mon enfance , j’ai cru que j’étais 

Une anguille, aujourd’hui j’aspire à la souplesse D’une branche nue” 

Dernière phrase du chapitre : L’angoisse d’un jeune poète “Avant d’écrire son premier vers.” 

Mythologies 

Dans “Journal d’un écrivain en pyjama” (3), il décrira son procédé d’écriture. “Faire des mythologies des plus minuscules faits de la vie quotidienne. Sans pathos, que les dieux lui ont donné en même temps. Le livre et la nuit.” (idem ). Il fait référence à son écrivain fétiche Borges. 

 Et vous invite à lire, tout particulièrement, “Lettre à un jeune poète mort.” C’est une volumineuse lettre de 11 pages avec des larmes sur le papier. C’est très émouvant. Je ne sais pas quel extrait choisir tellement c’est intense. Un genre de petit opéra sur le Québec et sa mythologie (la grande noirceur). 

On transpose : 

“Vous étiez huit enfants dans une seule pièce sans fenêtre dites vous. Vous vous gaviez de légendes (…) vous mangiez pas tous les jours à votre faim. Cela m’impressionne qu’on puisse autant aimer lire autant quand personne autour de vous ne lit.” Tout est dans la forme. J’ai pensé à un vieux livre de Félix Leclerc, qui a lu “Le calepin d’un flâneur” ? (4)  “Il n’y a pas de sujets idiots. Il y a de mauvais conteurs. J’ai entendu une conférence sur le cigare, j’aurais voulu en être un”.  Dany s’amuse. Ne me parlez pas de Rilke. Est-ce possible de faire autre chose que lire ? Avoir une amie ou un ami ? 

La poésie est invisible 

“La poésie est invisible” Puisque je suis un poète et que je suis sur la route, on me dit : “Ah, la poésie, ce n’est pas aussi bon qu’un roman !”. Des échos qui craquent. Un homme qui marche sur l’eau. Un meurtre raté ? Ce n’est pas très joli tout ça. La poésie, c’est “la nostalgie de la lumière (un autre monde, une autre patrie” (5).Ce monde ne s’arrête jamais, “il change de vitesse”. Laferrière explose de joie. Il parle à un serpent. Non, il le regarde. Parce que tout serpente dans la nuit. 

J’ai pensé qu’il voulait rire de nous. Tant de dessins et de destins s’entremêlent. C’est aussi ça la littérature. Place au ciel. La Nuit qui fait tant rêver les hommes et les femmes.

* Li Po, poète chinois (701-762).  L’un un des plus grands poètes chinois de la dynastie Tang. A 20 ans, il rencontre Chao Jui érudit et auteur d’un manuel de stratégie; sous son influence, il deviendra redresseur de torts, une institution très ancienne en Chine.

Notes 
  1.  Rainer Maria Rilke, Poèmes à la nuit. Verdier éditeur 2003.
  2.  Dany Laferrière, Tout ce qu’on ne te dira pas Mongo. 2015. 
  3.  Dany Laferrière, Journal d’un écrivain en pyjama 2013 4. Félix Leclerc, Le calepin d’un flâneur (Fides 1961) réédité Bibliothèque québécoise 
  4. Albert Camus, Noces suivi de l’été . Folio 2021. Prix Nobel de littérature 1957. 

Mise en garde : il n’y a pas de chiffre en bas de page 

Dany Laferrière, Dans la splendeur de la nuit Points 2022.

Le lien vers l’article de l’ami Ricardo ici: http://lametropole.com/arts/litterature/dany-laferriere-dans-la-splendeur-de-la-nuit/?fbclid=IwAR3gJ5eeTmNmumQQQqCDOwb687ZOQ0LeGZ1Ny8wukyOxb12FvfrFi75HZdc

Au pied de mon orgueil – Louis-Karl Picard-Sioui – MÉMOIRE D’ENCRIER

Bien-sûr, en tant qu’auteur aborigène originaire de Wendake, cela aurait sûrement été plus rentable de jouer le jeu, de me présenter comme un chaman de la poésie, d’invoquer le ciel, la terre et leurs habitants.

Tels sont les mots de l’auteur, dans son prologue. Et je me fais une grande joie de lire cet état de fait, de rentrer dans ce livre en sortant des sentiers battus.

Car, quoi de plus logique que de créer de la liberté et d’inventer de la diversité dans le paysage littéraire du Québec, pour un recueil de poèmes?

Louis-Karl le revendique et il l’écrit avec talent dans ses 63 poèmes.

Originaire de la communauté de Wendake, Louis-Karl Picard-Sioui est membre du clan du Loup du peuple wendat. Il est écrivain et travaille dans la diffusion de la culture et des arts autochtones. Il a publié chez Mémoire d’encrier les recueils Au pied de mon orgueil (2011) et Les grandes absences (2013).

*

le poids de nos conflits

n’est plus un fardeau

c’est un hymne à l’indifférence

*

une couvée d’automne

a survécu au temps

je ne l’attendais plus

*

tu dis

que le temps c’est de la pierre

un instant lavé

éternel

couvert

de flots d’histoires

tu n’y ériges aucun temple

*

tout me pousse à croire

malgré moi

*

Un livre qui nous parle, intelligemment, de bien des façons.

Une lecture agréable, inspirée et originale.

Au pied de mon orgueil

Louis-Karl Picard-Sioui

75 p

2011

MÉMOIRE D’ENCRIER

Le site de l’éditeur ici: http://memoiredencrier.com/

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