Appel à textes – Anthologie 2023 – Association Poétique Luna Rossa

Amies poétesses et amis poètes,

L’association Poétique Luna Rossa lance l’appel à textes, pour l’anthologie 2023.
Thème : PARIS À vos plumes…
– Un texte par auteur, au format Word impérativement, inédit ou pas. (Moins de 25 vers, sauts de ligne, titre, nom de l’auteur ou pseudo + pays inclus)
– Poésie classique, néo-classique, libre, tankas, haïkus, prose poétique…
– Cette année exeptionnellement, nous n’acceptons que des textes en français
– La publication est gratuite
– Prix d’un exemplaire = 12 € + frais de port 
– Date limite = 28 février 2023

L’envoi des textes implique l’accord pour leur libre publication

À ceux qui ont participé aux précédantes et que je remercie encore infiniment, ainsi qu’aux nouveaux, sachez que les textes envoyés seront réceptionnés sans retour de notre part avant le 1er mars 2023.
À partir du 1er mars, nous avertirons les auteurs retenus. Ils recevront alors des mailings d’information de temps en temps sur l’avancé des travaux.

Amitiés poétiques.  Nathalie Lauro – Présidente

Toute l’équipe de Luna Rossa se joint à moi pour vous souhaiter une magnifique année poétique, pleine de douceur, de bonheur et d’amour.À très vite pour de nouveaux projets.

  Monte-Carlo / Place du casino  

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Maud Joiret

Source: Revue Catastrophes: https://revuecatastrophes.wordpress.com/

Le lien vers l’article ici: https://revuecatastrophes.wordpress.com/2023/01/12/horloges/

Horloges

OU
L’AMOUR FAIT À UN AMI

*

Tu le sais
plus vrai que ce qui se tait

après tout nous sommes des bêtes
de déréliction

rien ne nous attend

*

pourtant c’est arrivé avec le temps
qui lave soudain ce qui restait de soi
– quand une seconde une seule
liquide les certitudes – et ce qui s’amenait
avait l’allure d’un cap un truc infranchissable
il faisait encore froid mais le goût
dans les chairs ce goût combustible
qui vient tâter le pouls dissout
l’intérêt vraiment pour ce qui se passe
autour du grondement quand le monde
regarde ailleurs doucement le secret
assied la conscience et lui bande
les mains

et tu n’en savais rien pourtant c’est toi qui m’arrivais.

*

tu arrivais encore tu arrivais déjà
ta silhouette découpe le noir
dans le noir de la rue et aussi
des almanachs

*

l’alcool se boit au litre
il retourne à la mer
dans tes yeux rieurs
et inquiets comme un homme
que les bouées évitent
et épargnent d’un quelconque
sauvetage

*

de ton corps surtout
c’est la vie qui se lèche
en lente sidération

*

sur ton crâne roulent
les mains d’une hypothèse
brûlante comme l’intérieur
d’un ventre

*

se perdent des heures pleines
où creuser l’intervalle
le galbe de tes baisers échappe
à chaque tentative
taxonomique

*

plus profond que ta peau
du scandale dans cette proposition :
et si.

*

l’appétit prend encore
les fantasmes pour de la viande
crue
le dedans au dehors commence
sa route d’incertitude

*

dis donc exquise terreur
as-tu pris ta dose d’extase
en matant le regard
s’approcher de la flamme

*

nu
pour l’encre des yeux fous
de tracer ton image
nu
jusqu’à ce que peut-être
le passé lui-même
révèle des tatouages

*

le four fait disjoncter le circuit
depuis dix jours le monde domestique
annonce un magnifique orage

*

dans quel écartèlement
trouver une issue
à la soif

le sang partout répand un cri de grand singe

*

les lèvres ultrasonnent
ton prénom dans une langue
inconnue

absent
même le poème te met
à l’abri de la foudre

*

gueule à manger
manger de la gueule
si la salive atteint
le téton titane
une explosion fait quinze morts
dans les futurs proches

*

de mémoire floue il reste
ta date d’anniversaire percée
au clitoris d’une fuite

*

de ton corps surtout
la brute excavation
de la joie

*

même le vendeur de vapes
accroché au comptoir en verre
comme à une camisole
a récupéré le flair des chiens
– eux aussi se retournent –
même les gosses tu sais
sentent une prédation

*

et la ville s’ouvre et s’écarte
les trams l’huilent la caressent
à boue portante un chemin de terre
éclabousse les pensées en chaussettes blanches

les parties de deux dogues capturées

balancent lentement sur la fourrure du regard

*

cracher lèvres closes
sur la teneur en glucose
d’un mensonge de plus

*

cracher pour retenir

un genre
d’action directe

*

pas d’ailes aux yeux des marées
pas de restes d’enfance accrochés aux chênes blancs
pas de mûres du désir dans les tabliers du dimanche
ça n’existe pas
l’éjaculation idiote
du poème.

*

merci pour ce miracle
te bander
se conjugue à toutes les personnes
dans un présent perpétuel

*

tout est-il en attente d’être texte
oui
tout
Souviens-toi souviens-toi, le doigt nous menace. Les vibrantes douleurs dans ton coeur plein d’effroi.
Se planteront bientôt comme dans une cible.

Pré
texte mon roi

te désespérer
t’observer avec des yeux plantés dans ton coeur plein d’effroi

au service du poème

que la mémoire recrache les parcelles de toi
pour tapoter tes joues roses avec ce lait de salive

avorter des souvenirs
avorter des projections

ce qui reste malgré tout est voué à l’ici

par réflexe, une forme plus ou moins docte
de docilité

*

nul souvenir
de ce que tu dis
il y a des mois, des années
que des bribes bibelots de sagouine
que le flux systole d’une branche
à l’autre dans le flou chlorophylle
des perceptions

*

ce matin Freud s’empale sur la raison pure
et à défaut
______________ de pouvoir éjaculer
______________de ravaler la honte, toutes les hontes
______________de cocher une case dans l’abécédaire de quelqu’un.e

d’autre chose, je ris.

*

sais-tu que les hommes ont peur que les femmes rient d’eux
quand les femmes connaissent plutôt l’effroi de leur propre et potentiel assassinat

*

de ton corps toute la peur
une foutaise qui serpente
dont on fait des sacs des bottes
n’importe quoi et surtout
un remède au silence

*

comme l’horloge avance la crainte
de ne pouvoir jouir
____________________ de toi
tire sur la laisse
dans les villes et les champs
une architecture de la perte
et de la connaissance s’esquisse
fait avancer le poème
sur lequel toucher un peu
de vérité le chien vient alors
renifler le doute sur les jambes et alors
s’accorder à son pas demande
de la vie comme la rivière qui
est un fleuve visiblement sur les cartes
qui se précisent avec deux doigts comme
les rides sur le front des ami.e.s tout
palpite et s’écoule selon une géographie
apparente

quand en toute sincérité pourtant je disparais.

*

il n’y a pas de secours dans le poème
ni de mémoire
– rien ne revient
que la salive adoube
que le désir soumet
que l’envie ne décoche.

*

Maud Joiret est née en 1986 à Bruxelles. Chroniqueuse notamment pour Le Carnet et les Instants, elle est programmatrice littéraire. Cobalt est son premier recueil de poésie. Quelques textes ont paru aussi pour la revue Boustro (numéro VII), Passa Porta, Poetenational.be, Bela. Lauréate d’une bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles – Bourse de découverte 2020

Anthologie « Cheveux au vent, Femmes d’Iran (femmes du monde) »

Les voix d’Angèle Paoli, Marie Desvignes (peinture) & Marilyse Leroux, Christophe Condello, Josiane Guitard-Leroux (poème et oeuvres) s’ajoutent à l’anthologie « Cheveux au vent, Femmes d’Iran (femmes du monde) » – à lire sur les site ici :

http://jeudidesmots.com/atelier-de-creation-cheveux-au…/

https://www.facebook.com/jeudidesmots/posts/pfbid02GzcTvKKw3dR26AtMCynEo9X989vY3HqyVuDuy4U2LDtj3y8n6F8hJCT8Yz7UBFSJl

Un grand merci à Marilyne Bertoncini.

Luc Baba

*

La timidité du monde

Ne se cache pas dans les pierrres

Elle n’est pas insecte sous la pierre

Elle est le sang d’encre et l’or bleu

Dans les veines de l’arbre fossile

*

La colère est une saison
Je me souviens
Le lendemain
On peut s’inventer une chair qui danse
Un sanglot tropical
Avec des violettes
Et des mots élastiques
On peut s’asseoir
A côté de soi-même
Et se chuchoter des histoires

D’abord
On peut rassembler ses doigts
Sur la table
Au milieu des lueurs de la lampe
On peut les supplier d’arrêter d’être vieux
Souffler comme poussière
D’usine
Les gouffres et les pierres
Du fond de la poitrine

Goûter des goémons
Par les oreilles
Et par les yeux
Etre un sentiment
De huit ans à peine

*

Les cloches de l’école

Battent

Comme têtes de morts

Quand ses vieilles oreilles rouges

Tètent les bruits de la ville

Il porte un regard en panier

Une main vaste ouverte

Et le bras tremblant

Un chemin coupé où l’on ne va plus

*

Luc Baba est un écrivain belge.

Il est également comédien, chanteur, dramaturge, animateur d’ateliers d’écriture et professeur d’anglais à l’École prévoyante des femmes socialistes de promotion sociale, à Liège.

Luc Baba a remporté le Prix Page d’Or en 2001 avec son premier roman, « La Cage aux cris ». Il a reçu également le Prix Delaby-Mourmaux en 2014 pour « Tango du nord de l’âme », et le Prix Gauchez-Philippot en 2016 pour « Elephant Island ». Il fut au préalable Lauréat du prix Liège Jeunes auteurs.

Luc Baba écrit également pour le théâtre et la chanson : on l’a vu jouer la comédie, le drame, l’opérette, chanter Léo Ferré, Jacques Brel et Georges Brassens.

Il a interprété en 2000 un monologue de sa plume – « Pauvre diable ». L’une de ses pièces de théâtre « Le jardin des fous » a été jouée au Théâtre du Colombier. En 2002, il a mis en scène son monologue « Vierge des pauvres, merci ! », et signé en 2015 un hommage aux langues du monde dans le spectacle « Tu Parles », qu’il a interprété en Belgique et à Paris en compagnie du musicien Quentin Léonard.

Pour les plus jeunes, il a publié trois biographies, sur Jacques Brel (2012), Charlie Chaplin (2013), et Léo Ferré (2017), aux éditions A dos d’âne, à Paris.

Enfin, il est l’auteur d’œuvres engagées, dont « Mon ami Paco » (2011), illustré par Marion Dionnet, ouvrage condamnant les centres fermés.

Luc Baba vit à Liège.

Son blogue : http://babaluc.blogspot.com/

Prix Jocelyne-Villeneuve 2023 : comment participer.

Vos soumissions de haïkus pour la 12e édition du Prix Jocelyne-Villeneuve peuvent être envoyées dès le 1 février à  PrixVilleneuve2023@haikucanada.org

Inspirations !

Maxianne Berger

Coordonnatrice du Prix Jocelyne-Villeneuve pour Haiku Canada

Participation au Prix Jocelyne-Villeneuve 2023

Période de soumission: 1 au 28 février 2023

Critères de participation:

1.      Le concours est international et ouvert au public. Chaque haïku soumis ne doit avoir qu’un seul auteur.

2.      Les membres du conseil d’administration de Haiku Canada (HC) ne sont pas admissibles, mais les représentants régionaux peuvent soumettre des haïkus.

Procédures à suivre:

1.      Soumettre par courrielPrixVilleneuve2023@haikucanada.org

2.      Objet: 2023 Villeneuve

3.      Il n’y a pas de frais d’inscription au concours (gratuit).

4.      Au maximum, 3 haïkus, en français, inédits et non-soumis ailleurs, ni pour édition possible, ni pour un autre concours.

Pour les fins de ce concours, on définit par « édition » : la parution dans un livre ou dans une revue, imprimé ou électronique (vendu ou donné), ou visible au public sur un quelconque site web, ou sur les réseaux sociaux (incluant mais pas limités aux blogues, à Facebook, à Twitter, etc.). Si HC découvre qu’un poème n’est pas inédit, il sera disqualifié, même apprès l’annonce des résultats.

5.      Écrire les haïkus à l’intérieur du courriel sans les numéroter. (les pièces jointes seront supprimées sans être lues).

6.      Les haïkus soumis doivent obligatoirement être écrits par le poète qui les soumet au concours et envoyés dans un seul envoi.

7.      À la fin de votre courriel de participation, vous indiquez votre nom(tel que vous voudriez qu’il paraisse), votre adresse de courriel et votre pays de résidence.

Résultats:

1.      Les résultats seront annoncés pendant la rencontre annuelle de la fin de semaine du Haiku Canada Weekend (en mai 2023) et seront affichés sur le site web de HC peu après.

2.      Veuillez noter que les poètes récupèrent tous leurs droits après l’annonce des résultats.

3.      Cependant, HC se réserve le droit, en tout temps, de republier les haïkus choisis, que ce soit dans un livre imprimé ou affichés sur son site web ou tout autre média social de HC.

Questionnaire de PI – Mireille Cliche

Bonjour,

aujourd’hui pour notre questionnaire de P(oés)I(e), nous avons le grand plaisir d’accueillir Mireille Cliche.

Présentation:

Lauréate du prix Octave-Crémazie, Mireille Cliche compte à son actif quatre recueils de poésie, un roman et un album mettant à l’honneur des illustrations de Stéphane Jorisch. Elle s’est impliquée pendant plusieurs années dans des regroupements d’auteurs et d’artistes et elle est actuellement membre du comité de rédaction de la revue Femmes de parole. Son dernier ouvrage est paru en 2020 aux éditions du Noroît et s’intitule Le cœur accordéon.

1/Qu’est-ce qui vous a amené à la poésie?

J’ai commencé à écrire presque quotidiennement à la mort de mon père, quand j’avais treize ans, pour m’aider à traverser ce passage difficile. Je croyais tenir un journal mais au bout de quelques années, j’ai réalisé que j’adorais le travail sur la forme et, qu’en fait, j’écrivais plutôt de la poésie, en vers ou en prose.

2/Pouvez-vous nous indiquer un livre que vous aimez particulièrement?

C’est une demande presque cruelle! Il y a tant de livres que j’aime ou que j’ai aimés… Depuis La petite taupe qui voulait une barboteuse reçu dans mon enfance jusqu’à Exercices de joie de Louise Dupré, les livres m’accompagnent. En ce moment, c’est ce dernier recueil qui fait le plus l’objet de mon plaisir et de mon admiration.

3/Pouvez-vous nous dévoiler un ou deux de vos poètes préférés et pourquoi?

Voilà une autre question difficile! J’adore Marie Uguay pour la sensualité, la fraîcheur, l’incandescence de son écriture ; Louise Dupré pour sa profondeur, sa clarté, son intelligence de la vie ; Rachel Leclerc pour son souffle, ses images, son lyrisme discret ; Patrice Desbiens pour la force et la vitalité de ses textes ; Gaston Miron pour sa puissance évocatrice et son ancrage dans notre culture ; Jacques Brault parce que ce qu’il a écrit est beau, tout simplement… J’aime aussi Paul Éluard dont j’ai dévoré l’œuvre dans ma jeunesse. Et je ne cesse de découvrir ou de redécouvrir des voix, de Camille Readman-Prudhomme à Carole Massé. Merci à vous, d’ailleurs, de nous en faire entendre.

4/Quelle est votre dynamique d’écriture?

J’éprouve parfois une pulsion forte, un besoin d’exprimer une émotion ou une sensation. À d’autres moments, je fais le choix de m’arrêter et de laisser émerger ce qui se trouve en moi. Dans les deux cas, je tente de me rendre aussi loin que je le peux dans l’attention puis dans le cumul des images, sans autocensure, dans une attitude d’exploration. Le travail commence ensuite, qui consiste à trier, élaguer, faire la chasse aux clichés, trouver le mot juste, ordonner les idées. Je lis et relis mes textes à haute voix jusqu’à en aimer le rythme et les sonorités. Et je recommence le lendemain.

5/Pouvez-vous nous présenter votre dernier recueil, sa naissance, son thème, ses inspiration?

Le cœur-accordéon a été écrit sur une année, entre Montréal et Saint-Étienne de Bolton, dans les Cantons de l’Est. On y voit passer les saisons, les sensations, les émotions, les souvenirs, l’actualité et ses échos – le tricot de la peine avec la joie. Pendant son écriture, j’ai médité chaque matin avant de m’installer à mon bureau et je crois que cette pratique m’a rendue pleinement disponible à ce qui se produisait en moi et autour de moi, de l’infiniment petit jusqu’à la une des journaux. 

6/Pour-vous nous en offrir un ou deux extraits?

*

Bientôt l’hiver craquera après avoir beaucoup pleuré

Des restes de miroir lècheront les anses du lac

Des rameaux plus tendres

Caresseront les palais des cerfs

Du bout du sentier nous regardera peut-être

Un vieux mâle à peine troublé

Par nos pas dans le dégel

Je tendrai l’oreille au ruisseau déluré

Secouant son mica sous la glace mince

Revenus du Brésil ou de la côte américaine

Des chants oubliés monteront du sommet des arbres

Parfois liquides parfois cassants les jours

Retrouveront teintes et sonorité

Des milliers de rigoles se fraieront un chemin

Dans la poussière le long des trottoirs

Nous verrons à nouveau presque incrédules

La vie reprendre son désordre

Ne restera de notre veille

Qu’une attente émerveillée

*

L’encre s’efface le papier disparaît

On ressasse les nouvelles

Dans leurs mille nuances de noir

Je ne vais pas bien

Je vais et c’est déjà beaucoup

Beaucoup mieux que pour la foule

Des indigents qui s’arrachent

Les parcelles d’un sol déguenillé

Éventré craquant las

La terre se dispute

De colloque en colloque

Les grands hurlent les petits murmurent

Et la raison se tait

*

Ce jour-là m’a labourée

Ce jour-là m’a tranchée comme un vieux fruit

Ce jour-là a rendu les vraies larmes à jamais impossibles

Il a faussé ma musique

Il a détricoté le monde

Il a fait de moi une coquille cassante au contenu incertain

Il a bousculé l’amour qui attendait

L’a tassé dans un coin l’a passé à tabac

[…]

7/Y a-t-il un site de poésie que vous nous recommanderiez et pourquoi? 

Je lis vos publications facebook qui regorgent d’information et tracent de nombreuses pistes pour un voyage littéraire. Je suis également abonnée à deux blogues qui m’inspirent. Celui du généreux Daniel Guénette, Le blogue de Dédé blanc-bec (https://4476.home.blog/author/danielguenette), qui traite autant de recueils de poésie que d’essais ou de romans, m’incite à découvrir des oeuvres, à en goûter toute la richesse. J’apprécie également trajectoires vers l’incertain (https://trajectoiresverslincertain.wordpress.com/) de Catrine Godin. On y trouve de beaux dessins et des textes sensibles, d’une véritable, et parfois déroutante, originalité.

 8/Le mot de la fin

Que dire, sinon que l’amour de la poésie est un voyage, un cadeau, l’occasion d’une suite de rencontres miraculeuses.

Voilà, un grand merci Mireille pour vos réponses éclairées, et je vous souhaite tout le succès que vous méritez.

Parution Revue Cairns numéro 32 – Frontières

Le numéro 32 de la revue « Cairns » vient de paraître. Autour du thème du Printemps des poètes : Frontières. La revue, très répandue dans les écoles, propose après chaque poème des pistes pédagogiques (particulièrement pertinentes). Les poèmes publiés ne sont pas « des poèmes pour enfants », mais ils sont lisible s par les enfants. 30 poètes contribuent à ce numéro. Parmi lesquels Georges Cathalo, Michaël Glück, Christian Poslaniec, Jacqueline Saint-Jean, Alain Freixe, Chantal Couliou, Marilyne Bertoncini, James Sacré, Marc Baron, Anne Barbusse, Marie-Josée Christien, Jacqueline Held, Alain Boudet.

Spa de nuit et poésie

Survivaces

Geneviève Rioux

Mémoire d’Encrier

Survivante d’un féminicide, Geneviève Rioux écrit ce recueil de poésie comme une reprise de pouvoir et de liberté. Au fil des poèmes se construit une réflexion sur l’improbable répétition de la violence vécue de mère en fille en des lieux et des temps éloignés. La poète donne voix à la souffrance d’une famille, à celle des ami.es, des proches et des connaissances, toutes et tous victimes de ces violences. Survivaces invite à penser la réparation autrement, non par cet autre qui inflige la violence, mais par ces autres qui apaisent et accompagnent les survivantes. Survivaces comme une inspiration profonde, l’intime conviction de vivre à nouveau.

Ma parole pour toutes
Celles qu’on a tues
Celles qu’on a tuées

Avant-goût de métal
Je me délie la langue
Dominée, indomptable

À qui la cage, à qui la cage ?

Le lien vers le livre ici: http://memoiredencrier.com/survivaces/

Lire, à la frontale, sous la neige, un excellent recueil, une expérience géniale.

Est-ce un sport extrême 🙂 ?

Guillaume Asselin – Frondes – Par Ricardo Langlois sur LaMetrople.com

Encore un bel article de l’ami Ricardo sur laMetropole.com: http://lametropole.com/arts/litterature/guillaume-asselin-frontes/?fbclid=IwAR3OSynGmFtDYQBSPUMuNU8ZHwv0i2qSGvPmmb0khs1Rs4OSRvYVDT29AFw

Je me suis fixé des buts à la fin de 2022 : tout relire l’œuvre de Christian Bobin et travailler sur mon sixième livre. Pendant ce temps, les livres s’accumulent sur ma table de travail. Des livres de poésie et un essai lumineux de Claude Paradis sur les grands poètes Québécois. Je viens de découvrir Guillaume Asselin. En quatrième de couverture : « Il faut aimer nos blessures les portes qu’elles ouvrent au plus noir de nous. ».  C’est très beau.  Des citations de Martine Audet et René Char donnent le ton à certains chapitres.
L’épreuve ontologique

Lire Guillaume Asselin, c’est l’épreuve ontologique dans les strates du poème. Il y a aussi l’épreuve hermétique. Qu’est-ce qui définit une œuvre par rapport à une autre? Pour l’auteur, c’est combattre et lutter. Le niveau occulte dans l’exploration poétique du monde. 

«  J’ai voulu connaître

L’emploi de la lumière avant l’espace,

Le nombre des os a tremblé 

Sous un seul cri de joie,

Ce qu’il est possible de construire

Avec la fourrure d’un psaume. » (p. 49 )

« Cette fourrure d’un psaume ». J’aime cette expression. En fait, je suis jaloux du travail poétique. Le sens des mots. L’espace mystique des mots. Un beau découpage.

Tout réécrire

Le poète refait le monde. Il est Rimbaud en lui-même.

« Revivre l’histoire du monde

Avec son ventre, son opéra

Ses yeux dehors, sa langue en rafale

De jouir ébloui. »

Comment ne pas penser à Arthur Rimbaud dans une bibliothèque à Charleville. Il écrivait ceci :

« Ta mémoire et tes sens ne seront que ta nourriture de ton

impulsion créatrice

Quand au monde, quand tu sortiras, que sera-t-il devenu.» (1 )

L’imagination du poète, c’est d’écrire avant le déluge. Les jeux baroques du langage. Cette approche unique de séparer ou de questionner sans (toutefois) écarté le mythe surréaliste. « Alors j’ai vu des merveilles, des bouts de vie commune, des fleurs, des pluies, des robes, des mots d’enfants et  leurs jeux devenir poèmes sous mes yeux. » (p. 62 )

Les ténèbres du Verbe

J’aime quand vous citez René Char. J’aime quand lui évoque « les ténèbres du verbe qui engourdissent »  (2 ) ou quand il dit qu’il ne participe pas à l’agonie féerique. Dans cette configuration aux chronos délavés (Michel Onfray) qui triomphent sur les écrans de notre modernité, votre écriture est une écriture de résistance. Vous êtes comme un peintre silencieux avec la délicatesse du verbe.

Je vais citer abondamment parce que c’est sublime.

« Comment faire radeau de batailles perdues

Comme nous, comme vous

Comment survivre au fracas des caresses

Qui calent au fond des corps?

Aux détresses, aux misères, je n’ai que

Le pouvoir de faire des réponses de pauvre

Je n’espère jamais qu’une petite suite de

Gestes simples

Des dons de peu pour d’autres que moi. » (p. 68 )

J’ai tellement aimé ce livre. L’expérience ontologique de l’auteur. La lumière rouge flashe. C’est réussi.

Notes
  1. Arthur Rimbaud, « Poésies, Illuminations, Vingt Ans. »
  1. 237   NRF Gallimard.
  2. René Char, « Fureur et Mystère » p. 107  NRF Gallimard.

         Guillaume Asselin a publié « Bunkers : l’archipel de la peur », un essai paru chez Nota Bene en 2020.

         Guillaume Asselin, « Frondes »  Les éditions Les mains libres 2022.

Pro/p(r)ose Magazine : Janvier 2023 | Sommaire

Édito

Pro/p(r)ose Magazine ouvre 2023 sur des contributions exclusives, de nouvelles créations littéraires et poétiques bien sûr mais aussi des découvertes et redécouvertes enthousiasmantes pour votre plus grand plaisir.

Nous vous en souhaitons une bonne lecture.

K.Cayrat, fondatrice et directrice de publication de Pro/p(r)ose Magazine


En Une : 

D’autres (re)découvertes et explorations :

Créations 


A relire : 


Ne manquez pas notre prochain numéro en ligne le 26 mars prochain !


D’ici là, n’hésitez pas à (re)découvrir nos numéros dont nos numéros thématiques Aventure-s (été 2022) / Jeu-x  (juillet 2021) / Féminismes et de la place des femmes dans nos sociétés contemporaines (mars 2020).

Et nous vous invitons à rester ouverts aux impromptus…

Pro/p(r)ose Magazine, le dernier dimanche, tous les deux mois.


Un monde où je ne suis nulle part chez moi


by PRO/P(R)OSE Magazine

Vecteurs


by PRO/P(R)OSE Magazine

Le pouvoir des bulles quantiques


by PRO/P(R)OSE Magazine

Toute la vie| Fernando Grignola


by PRO/P(R)OSE Magazine

Imprécations nocturnes de Grégory Rateau 


by PRO/P(R)OSE Magazine

Elle me disait bonjour une fois sur deux d’Hugo Fontaine 


by PRO/P(R)OSE Magazine

Le corps conscient du Dr Olivier Vuagniaux : un manifeste pas comme les autres


by PRO/P(R)OSE Magazine

Belinda Cannone | Petit éloge du désir


by PRO/P(R)OSE Magazine

3 bonnes raisons de lire : La sphère de planck de Lionel Manga  


by PRO/P(R)OSE Magazine

Envers secret & autres poèmes


by PRO/P(R)OSE Magazine

Contes & Fables


by PRO/P(R)OSE Magazine

Petite histoire de rien du tout


by PRO/P(R)OSE Magazine

La Barque dans l’arbre


by PRO/P(R)OSE Magazine

Consécration


by PRO/P(R)OSE Magazine

L’invitée


by PRO/P(R)OSE Magazine

Rien, peut-être


by PRO/P(R)OSE Magazine

Pro/p(r)ose Magazine : Novembre 2022 | Sommaire


by PRO/P(R)OSE Magazine

Courrier des cimes


by PRO/P(R)OSE Magazine

Free Jazz


by PRO/P(R)OSE Magazine

Fleurs bleues


by PRO/P(R)OSE Magazine

5 bonnes raisons de lire La Transparence d’Adrien Lafille


by PRO/P(R)OSE Magazine

Hurle-vent, une revue, une maison d’édition | Interview exclusive


by PRO/P(R)OSE Magazine

Inspirations entrelacées


by PRO/P(R)OSE Magazine

Deuil romanesque


by PRO/P(R)OSE Magazine

Polar historique : Rome est une femme de Michel Chevallier


by PRO/P(R)OSE Magazine

Rester Barbare | Louisa Yousfi


by PRO/P(R)OSE Magazine

La muse de Bernard Anton : recueil de nouvelles et autres récits


by PRO/P(R)OSE Magazine

Presque siècle | Stéphane Lambion


by PRO/P(R)OSE Magazine

Rim Battal | Mine de rien


by PRO/P(R)OSE Magazine

Sensations


by PRO/P(R)OSE Magazine

En VO : Poems/Poèmes 


by PRO/P(R)OSE Magazine

Gueule de bois


by PRO/P(R)OSE Magazine

La colombe et le faucon


by PRO/P(R)OSE Magazine

Pro/p(r)ose Magazine : Septembre 2022 | Sommaire


by PRO/P(R)OSE Magazine

Au cœur de l’image, au cœur de la vie : Anne Savelli | Musée Marilyn


by PRO/P(R)OSE Magazine

Relevé de situation


by PRO/P(R)OSE Magazine

Restes


by PRO/P(R)OSE Magazine

Exécution : le nouveau polar de Pascal Marmet


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Dossier exclusif | Sur les traces de Pierre Albert-Birot (1876-1967) : un avant-gardiste méconnu


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