Questionnaire de PI – Gérard Leyzieux


Bonjour à toutes et tous

aujourd’hui, au Questionnaire de P(oés)I(e), j’ai le très grand plaisir de recevoir Gérard Leyzieux.

Présentation:

Je suis né en 1953 à Rochefort. Après des études de lettres, j’ai alterné des postes de professeur (France, Maroc) et d’attaché d’ambassade dans le domaine de la coopération éducative (Bulgarie, Roumanie, Macédoine du Nord). J’ai publié un grand nombre de textes dans différentes revues (papier ou électronique), puis, à partir de 2018, sept recueils de poésie et trois romans sont parus.

1/Qu’est-ce qui vous a amené à la poésie ?

Sans doute principalement mes études littéraires, des études de langue combinées à la linguistique et la sémiologie ; puis, dans les années 70, après les bouleversements de mai 68, l’éclosion des micro-auto-éditions en dehors des grandes maisons, inaccessibles à la parole libérée, révoltée, différente, a développé mon intérêt pour l’écrit. L’effervescence de ces années-là engendrait le besoin de diversité, d’individualité dans l’expression, que ce soit dans le mode de vie, la révolte contre un modèle social dépassé, ou la langue. C’est à cette époque que j’ai commencé à écrire de la poésie.

2/Pouvez-vous nous indiquer un livre que vous aimez particulièrement ? 

Je n’ai pas véritablement de livre fétiche, de livre de référence. J’apprécie plusieurs auteurs pour leur travail -autant des classiques que des contemporains-, sans véritablement me référer à un ouvrage particulier. Ce qui m’intéresse c’est la nouveauté, l’originalité, le dit nouveau, l’expression novatrice qui nous offre consistance et réflexion, un produit qui a de l’épaisseur, de la densité, qui n’est pas allégé et coule entre nos neurones sans les exciter.

Je pourrais citer pêle-mêle Alejandra Pizarnik, Gherasim Luca, Pascal Guignard, Alain Robbe-Grillet, Serge Núñez Tolin, Cédric Demangeot, François Cheng… et, d’une manière générale, chaque personne qui cherche une voie particulière, une résonnance spécifique, dans sa création.

3/Pouvez-vous nous dévoiler un ou deux de vos poètes préférés et pourquoi ?

Claude Margat est, sans conteste, la personne qui a placé des jalons sur ma voie. On s’est connus au début des années 70 dans notre Rochefort natal. Il commençait déjà à publier des textes rebelles montrant ainsi que exprimer des idées était possible à partir du moment où l’on avait une voix. Ayant quitté Rochefort pour raisons professionnelles, nous nous sommes retrouvés, après mon retour, au milieu des années 2010. Il a malheureusement interrompu son séjour parmi nous en 2018.

4/Quelle est votre dynamique d’écriture ?

J’écris en priorité quand je suis à la maison, à Rochefort. J’ai besoin d’un environnement favorable. Quand je suis ici, je travaille, dans la mesure du possible, quotidiennement, trois à quatre heures par jour en moyenne. J’ai acquis ce rythme avec l’arrêt du salariat et le loisir que permet la retraite. Dans les années 70, encore étudiant, j’écrivais de temps en temps, par à-coups, sans grande régularité ; quand j’enseignais, c’est devenu un peu plus fréquent mais sans grande régularité ; quand je travaillais en ambassade, trop pris par mes occupations, c’était plus qu’épisodique. Il n’y a vraiment qu’à partir des années 2010 que j’ai pu consacrer un temps sérieux à cette activité.

5/Pouvez-vous nous présenter votre dernier recueil, sa naissance, son thème, ses inspirations ?

« Passage » est un recueil regroupant, principalement, des textes des années 2016 à 2018.

La thématique à l’œuvre ici est celle -comme le titre l’indique- du passage : passage de nos corps dans cet univers qui nous détient, qui nous prête, pour un temps, un peu de sa matière pour nous permettre d’exister ; ce recueil tente de présenter notre passage dans cet immense vide, qui nous constitue et nous englobe, dans lequel nous déambulons dans « un parcours à la surface des jours ».

Plutôt que « inspiration » j’emploierai le mot de « réflexion » pour en caractériser la genèse. En effet, le texte de ce recueil se fonde sur mon observation et, par-delà, sur la compréhension qui en découle du milieu environnant dans lequel nous évoluons au quotidien, un monde qui, à première vue, est solide, matériel, constitué de choses et d’être tangibles mais également empli de tellement de phénomènes sub- ou ultra- quelque chose, d’éléments « passage-rs », fluctuants, immatériels, imperceptibles…

6/Y a-t-il un site de poésie que vous nous recommanderiez et pourquoi ? 

Je ne consulte pas énormément de sites de poésie. Je publie, depuis plusieurs années, dans la revue électronique « Lichen », animée avec sérieux par Elisée Bec, et, occasionnellement, dans quelques autres. Je suis avec attention, par contre, les articles publiés par Florence Trocmé dans « Poezibao ».

7/ Le mot de la fin:

Ne jamais renoncer !

Voilà, un très grand merci Gérard pour vos réponses éclairées et bon succès.

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1 commentaire (+ vous participez ?)

  1. Gérard Leyzieux
    Mai 23, 2023 @ 10:11:22

    Merci Christophe pour cette publication. Bien cordialement.

    Aimé par 1 personne

    Réponse

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