Un grand merci aux auteurs, aux chanteurs, aux futurs auteurs, à Pierre, à Ludovic et à vous, toutes et tous, pour votre si chaleureuse et bienveillante présence.
C’est très encourageant.
Énorme merci.
Un merci spécial à Sylvain Turner, Ludovic Condello, famille et amis de Jean Yves pour les photos et vidéos.
mes ongles griffent les pallaques dans les tunnels gris et leur plaisir déferle jusqu’à la forêt de Frelighsburg les plaques d’acier du samedi suivant cachent des photos de lésions histologiques et la nourriture destinée à l’instant précis un découpage livide truffé d’endroits secrets et de ferraille indique la suite des machines inutilisables mes tempes argentées comme de modestes insignes dans le morcellement de l’aube sans soleil morne silence partout devant l’usine sans dessus dessous bloquée de pièces métalliques sans aucune couleur j’ai le visage défait du cuistre devant les mosaïques monochromes collées à mes doigts
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→ ta figure difforme ↓ ta figure difforme | aux yeux de ceux qui ne savent pas ta figure difforme | dans les recoins enfouis de ton être ta figure difforme | quand tout explose tout autour ta figure difforme | dans le noir de ta solitude ta figure difforme → ton visage décomposé ↓ ton visage décomposé | éparpillé dans les souvenirs ton visage décomposé | selon toutes probabilités ton visage décomposé | se compose de pulsions intimes ton visage décomposé | d’une façon rudimentaire ton visage décomposé → des fragments de ta face ↓ des fragments de ta face | éclatent au grand jour des fragments de ta face | parsèment notre vision des fragments de ta face | pour te partager entre nous des fragments de ta face | en guise de réconciliation des fragments de ta face
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De haut en bas
nous entendons les appels de 30 millions de silences du haut du plein jour
quand nos pieds avancent vers le vide insondable le vertige n’a pas de prix
toi et moi au bord du gouffre à construire nos vies qui menacent de chuter
nous ne pouvons pas tout laisser tomber à prix d’or 30 millions de fois de suite
quelqu’un nous observe au bas de la faille grande ouverte comme une plaie
en plongée dans cette fracture ouverte jusqu’au fond de notre précieuse richesse
l’écho de notre petite voix intérieure qui près de la tour de notre isolement survit
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Simon A. Langevin est auteur aux éditions Lpb, affiliées à la revue de poésie et de littérature La page blanche. Il y a récemment publié un roman: Faune, ainsi qu’un recueil de poésie: Cafard.
Depuis peu, il est aussi responsable du comité de lecture de ces mêmes éditions.
Juste avant l’été, Pro/p(r)ose Magazine vous offre une sélection de ses rayonnements toujours avec passion. Des contributions exclusives, de nouvelles créations littéraires et poétiques, mais aussi des découvertes et redécouvertes enthousiasmantes pour votre plus grand plaisir.
Nous vous en souhaitons une bonne lecture et nous vous donnons rendez-vous le 30 juillet prochain pour un nouveau numéro.
K.Cayrat, fondatrice et directrice de publication de Pro/p(r)ose Magazine
Ne manquez pas notre prochain numéro en ligne le 30 juillet prochain !
D’ici là, n’hésitez pas à (re)découvrir nos numérosdont nos numéros thématiques Aventure-s (été 2022) / Jeu-x (juillet 2021) / Féminismes et de la place des femmes dans nos sociétés contemporaines (mars 2020).
Et nous vous invitons à rester ouverts aux impromptus…
Pro/p(r)ose Magazine, le dernier dimanche, tous les deux mois.
Arithmétique du soleil est le cinquième recueil de poésie de Pierre Turcotte.
L'auteur observe le monde des sentiments avec un regard scientifique, à l'aide d'un microscope.
Il décortique l'univers qui l'entoure comme s'il s'agissait d'une perpétuelle surprise à déchiffrer, jouant de l'émotion et du langage comme d'outils manuels.
Il se dégage de ces poèmes une émotion contrôlée et, parfois, surprenante, qui révèle la poésie partout présente dans l'univers sensible.
Pierre Turcotte, d'origine canadienne, vit à Málaga (Espagne) depuis 2016, a complété une maîtrise en Études littéraires de l'Université du Québec à Montréal (UQÀM, 1999).
Fondateur de la maison d'édition digitale et multilingue Pierre Turcotte Éditeur.
Auteur des recueils de poésie Calme brûlant (Pierre Turcotte Éditeur), Totem salutaire (Éditions Mikanda – Prix du Jury France, Youve 2021), Finesse du sable (Éditions Takaba), Patience en berne (Éditions Milot), Arithmétique du soleil (Éditions Colline inspirée) et Alexiques (Éditions Line&Robert).
Comme poète, Pierre Turcotte est publié au Canada, en France, en République Démocratique du Congo et au Mali. A publié des poèmes, nouvelles, essais et articles, en français, en espagnol et en anglais, dans des revues et anthologies en Europe et dans les Amériques.
Dans sa démarche poétique, il cherche à identifier la trajectoire humaine dans l'univers des choses ordinaires et courantes, ainsi que les sensations qui font de l'homme un être perméable et créatif.
Une poésie d'intimité et de vie quotidienne où l'espace de vie est fragmenté et ouvre des dialogues avec des dépendances amoureuses.
Son écriture oscille entre deux pôles : des poèmes à tendance narrative fortement ancrés dans l’émotion qui alternent avec une poésie plus formaliste et orientée vers les recherches de langage.
Ses plus récents écrits tentent d’opérer une synthèse entre ces deux pôles.
TURCOTTE, Pierre.
Arithmétique du soleil.
Kinshasa : Éditions Colline inspirée, Collection Des vers et des poèmes, 2022, 90 p.
Le lien vers le livre
L’équipe des Écrits est heureuse de vous convier au double lancement des numéros 166 et 167, le jeudi 25 mai dès 17h à La Livrerie!
La livrerie
1376 rue Ontario Est, Montréal, H2L 1S1
Ce sera l’occasion de célébrer la parution des numéros d’automne 2022 et de printemps 2023 de la revue en bonne compagnie.
Au menu : des lectures de Christophe Condello, d’Édith Cousineau, de Carole David, de Denise Desautels, de Jean-Marc Desgent, de François Guerrette, de Chantal Pontbriand et d’Hector Ruiz. Nous en profiterons pour remettre le prix Jacques-Crête, qui encourage l’écriture dramatique de la relève, au lauréat 2023 : Raphaël Scali.
Au plaisir de vous y retrouver!
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Cet événement est gratuit et accessible aux personnes à mobilité réduite.
Des exemplaires des numéros 166 et 167 seront en vente sur place.
Un service de bar payant sera disponible.
Les publications sont en vente dans votre librairie préférée ou sur le site leslibraires.ca.
aujourd’hui, au Questionnaire de P(oés)I(e), j’ai le très grand plaisir de recevoir Gérard Leyzieux.
Présentation:
Je suis né en 1953 à Rochefort. Après des études de lettres, j’ai alterné des postes de professeur (France, Maroc) et d’attaché d’ambassade dans le domaine de la coopération éducative (Bulgarie, Roumanie, Macédoine du Nord). J’ai publié un grand nombre de textes dans différentes revues (papier ou électronique), puis, à partir de 2018, sept recueils de poésie et trois romans sont parus.
1/Qu’est-ce qui vous a amené à la poésie ?
Sans doute principalement mes études littéraires, des études de langue combinées à la linguistique et la sémiologie ; puis, dans les années 70, après les bouleversements de mai 68, l’éclosion des micro-auto-éditions en dehors des grandes maisons, inaccessibles à la parole libérée, révoltée, différente, a développé mon intérêt pour l’écrit. L’effervescence de ces années-là engendrait le besoin de diversité, d’individualité dans l’expression, que ce soit dans le mode de vie, la révolte contre un modèle social dépassé, ou la langue. C’est à cette époque que j’ai commencé à écrire de la poésie.
2/Pouvez-vous nous indiquer un livre que vous aimez particulièrement ?
Je n’ai pas véritablement de livre fétiche, de livre de référence. J’apprécie plusieurs auteurs pour leur travail -autant des classiques que des contemporains-, sans véritablement me référer à un ouvrage particulier. Ce qui m’intéresse c’est la nouveauté, l’originalité, le dit nouveau, l’expression novatrice qui nous offre consistance et réflexion, un produit qui a de l’épaisseur, de la densité, qui n’est pas allégé et coule entre nos neurones sans les exciter.
Je pourrais citer pêle-mêle Alejandra Pizarnik, Gherasim Luca, Pascal Guignard, Alain Robbe-Grillet, Serge Núñez Tolin, Cédric Demangeot, François Cheng… et, d’une manière générale, chaque personne qui cherche une voie particulière, une résonnance spécifique, dans sa création.
3/Pouvez-vous nous dévoiler un ou deux de vos poètes préférés et pourquoi ?
Claude Margat est, sans conteste, la personne qui a placé des jalons sur ma voie. On s’est connus au début des années 70 dans notre Rochefort natal. Il commençait déjà à publier des textes rebelles montrant ainsi que exprimer des idées était possible à partir du moment où l’on avait une voix. Ayant quitté Rochefort pour raisons professionnelles, nous nous sommes retrouvés, après mon retour, au milieu des années 2010. Il a malheureusement interrompu son séjour parmi nous en 2018.
4/Quelle est votre dynamique d’écriture ?
J’écris en priorité quand je suis à la maison, à Rochefort. J’ai besoin d’un environnement favorable. Quand je suis ici, je travaille, dans la mesure du possible, quotidiennement, trois à quatre heures par jour en moyenne. J’ai acquis ce rythme avec l’arrêt du salariat et le loisir que permet la retraite. Dans les années 70, encore étudiant, j’écrivais de temps en temps, par à-coups, sans grande régularité ; quand j’enseignais, c’est devenu un peu plus fréquent mais sans grande régularité ; quand je travaillais en ambassade, trop pris par mes occupations, c’était plus qu’épisodique. Il n’y a vraiment qu’à partir des années 2010 que j’ai pu consacrer un temps sérieux à cette activité.
5/Pouvez-vous nous présenter votre dernier recueil, sa naissance, son thème, ses inspirations ?
« Passage » est un recueil regroupant, principalement, des textes des années 2016 à 2018.
La thématique à l’œuvre ici est celle -comme le titre l’indique- du passage : passage de nos corps dans cet univers qui nous détient, qui nous prête, pour un temps, un peu de sa matière pour nous permettre d’exister ; ce recueil tente de présenter notre passage dans cet immense vide, qui nous constitue et nous englobe, dans lequel nous déambulons dans « un parcours à la surface des jours ».
Plutôt que « inspiration » j’emploierai le mot de « réflexion » pour en caractériser la genèse. En effet, le texte de ce recueil se fonde sur mon observation et, par-delà, sur la compréhension qui en découle du milieu environnant dans lequel nous évoluons au quotidien, un monde qui, à première vue, est solide, matériel, constitué de choses et d’être tangibles mais également empli de tellement de phénomènes sub- ou ultra- quelque chose, d’éléments « passage-rs », fluctuants, immatériels, imperceptibles…
6/Y a-t-il un site de poésie que vous nous recommanderiez et pourquoi ?
Je ne consulte pas énormément de sites de poésie. Je publie, depuis plusieurs années, dans la revue électronique « Lichen », animée avec sérieux par Elisée Bec, et, occasionnellement, dans quelques autres. Je suis avec attention, par contre, les articles publiés par Florence Trocmé dans « Poezibao ».
7/ Le mot de la fin:
Ne jamais renoncer !
Voilà, un très grand merci Gérard pour vos réponses éclairées et bon succès.
Le numéro 33 prendra le menu suivant : mots et saveurs, gourmandises.
Nous cherchons des poèmes qui mettront l’eau à la bouche des lecteurs. Pas uniquement des recettes, ce serait lassant mais plutôt des évocations, des désirs, des gourmandises, des saveurs, les petits plats qui nous rendent grands, une petite idée de paradis. De l’humour aussi, sinon ce ne serait pas drôle.
Nous attendons vos propositions (trois textes maximum/personne ; de préférence inédits ou libres de droits, ou accord tacite de l’éditeur) pour ce numéro 33 qui sera publié début septembre 2023.
Un seul dossier joint par personne sous word ou open office, avec le nom et le prénom ainsi que le mail svp
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Rappel : Cairns est une revue destinée aux enseignants et aux écoles, collèges, lycées. Dans le choix de vos propositions, pensez à garder cela en mémoire.
Quelques mots sur Cairns :
Cairns est une revue qui paraît en début d’année scolaire et en janvier. Une de ses ambitions est de permettre au poème d’entrer dans les classes (maternelle, primaire, collège…) ; d’y être présent ! Simplement. Des poèmes inédits ou non. Des poètes contemporains. Un outil de langue, un outil de formation à la poésie, de découverte ! (nos abonnés sont principalement des enseignants ou des bcd/cdi).
Cairns (ISSN : 1959-2523) est éditée par les éditions de la Pointe Sarène, 5 traverse de l’orée du bois 06370 Mouans-Sartoux et les éditions Gros Textes, Fontfourane, 05380 Châteauroux les Alpes. Abonnement pour deux numéros 15 €. (au numéro : 9€) Abonnement de soutien libre…Patrick Joquel
Le poète Sylvain Turner nous parle de sa démarche artistique et nous présente son recueil IN EXTREMIS aux Éditions TNT.
Sylvain Turner est titulaire d’une maîtrise en études littéraires de l’Université du Québec à Montréal. Concepteur-rédacteur, traducteur, chroniqueur littéraire et parolier, il a publié des textes dans les revues Gaz Moutarde, Possibles et Exit, notamment. In extremis est son deuxième recueil de poésie.
À l’heure où plusieurs projets envisagent le retour de l’homme sur la lune, suscitant une inquiétude quant à son exploitation commerciale, ce livre enjoint de préserver notre satellite afin de lui garder toute son intégrité et son mystère. Chaque poème est un territoire inquiet. Il nous permet de pénétrer les ténèbres les balbutiements les déroutes les pas perdus. Pour les rejoindre les vers se déplient, fuient comme nous lorsque la nuit tombe comme un bloc de pierre. La lune permet de tamiser la distance entre toi et l’absence au sein même de l’amour. Elle le transforme sourdement en ramenant aussi à nous les fantômes familiers qui nous ont fait et que nous pouvons croire engloutis mais que l’astre nocturne invite. Sa brillance chimérique dissipe bien des distances, desserre nos amarres car soudain nos songes enterrés sur la table du sommeil découvrent un nouveau circuit et moment même où nous croyons tomber ou nous perdre. Si bien que sans renoncer à son jeûne, notre obscurité se met à parler en une telle lumière incise.
Jean-Paul Gavard-Perret
Laurence Fritsch, Supplique pour la fin des nuits sans lune, Pierre Turcotte Éditeur. Montréal (Québec), mai 2023, 68 p.-, 15€
Un très grand merci Jean-Paul pour ce très chaleureux commentaire.
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