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Je saisis quelques centimètres d’immensité,
et regardant ces bribes de monde
je trace une carte subjective.
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L’espace
ici
n’a de bords
que… précipice.
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Certains courent en regardant le ciel,
d’autres dévoilent
une singularité horizontale.
Mais tous, humains, ont le vertige vertical
des âmes en feu.
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Dans le recueil de Marie-Claude San Juan, les poèmes sont en permanence à la recherche de la connaissance, de l’être et de l’univers.
L’auteure met en exergue l’intuition poétique, créatrice et cognitive à la fois.
On y ressent aussi une grande affinité entre philosophie et poésie.
La philosophie cherche en quelque sorte à ordonnancer le monde tandis que la prose poétique traduit le réel et l’illusoire.
Les mots ici démontrent qu’il y a la place pour une belle rencontre entre le fini et l’infini, entre toutes nos galaxies.
Au fil des pages, les questions se posent, les images rejoignent la réflexion.
La pensée prend corps.
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Cristal traversé, ivre gouffre sachant (trois parcours de regard) Flaques… Je les perçois trois fois. En regardant, en photographiant, en écrivant. Regarder pour ancrer ce qui émerge du réel, en savoir l’être de matière. Et pour s’ancrer soi, chair-matière, part de tout. Créer c’est inscrire cet ancrage. Laisser l’eau faire du regard un peintre. Des instants où l’immense se rencontre Traces…
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Marie-Claude San Juan allie des photos (sans lien avec les textes) qui sont sublimes et des poèmes.
Laissant mijoter le tout, la « synchronicité », comme elle le définit, fonctionne.
La recette est intéressante et le recueil à déguster.
Un livre, hors de l’ordinaire, qui étonne.
Le réel est un poème métaphysique
Marie-Claude San Juan
Éditions Unicité
114p, 2022
Le site des Éditions Unicité: http://www.editions-unicite.fr/

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